Macky Sall aura-t-il besoin de sacrifier un chameau et une girafe en les immolant débout, pour rester le locataire du palais présidentiel, comme l’exige la voyante Selbé Ndom ?
En Afrique ou même ceux qui ont fait Polytechnique, ponts et chaussés ou ingénieur des mines, sont viscéralement versés dans le syncrétisme religieux pour ne pas dire le paganisme tout est possible. «L’Africain prie à l’Eglise ou à la mosquée, son fétiche en poche» disait le Pr Joseph Ki Zerbo. Ces genres de prédictions des saltigués, dans un pays comme le Sénégal sont donc à prendre au sérieux.
Mais, on peut aussi s’attacher au cartésianisme électoral, ausculter la carte électorale, voir les tendances et pronostiquer. Les 6,6 millions de Sénégalais ont effectué leur chuchotement de comice, hier, pour départager 5 candidats, un président-sortant en face de 4 challengers.
Qui de Macky Sall, Idrissa Seck, Ousmane Sanko, Madické Niang et El Had Sall, aura la faveur des suffrages ? Sauf tsunami électoral, Macky Sall, selon toutes les analyses devrait l’emporter, pour quelques raisons basiques :
– la prime au sortant avec des réalisations telles l’aéroport Blaise Diagne. l’hôtel Radisson Blu de Diaminiadio, le Centre international de conférences Abdou Diouf, l’Autoroute de Touba, la mosquée de Guediaweye ;
– l’absence de 2 principales formations politiques à cette compétition : c’est inédit, mais le PS s’est sabordé dans Benoo Book Yakaar, le conglomérat présidentiel par la volonté de son patron, Ousmane Tam Dieng sans oublier son maire trublion, Khalifa Sall, déchu de la République via la justice.
Le PDS, lui est atteint de scissiparité, son candidat officiel Karim Wade, autre pestiféré de la République est privé de carte d’électeur et Madiké Niang, le candidat par défaut n’a pas le Ndjiguele (le feu vert) d’Ablaye Wade, le Gorgui, toujours influent au PDS.
Pour ce qui est d’Idrissa Seck, les Sénégalais lui gardent toujours une dent pour sa versatilité lors du règne de Wade, sa morgue et trop grande sûreté. l’Etoile montante du firmament politique sénégalais, Ousmane Sanko, fait une répétition générale, un training pour 2024. El Hadj Sall est trop empêché dans le local.
Les dépouillements ont commencé après un vote policer, calme et on peut dire au regard de toutes ces considérations que, la part d’indétermination reste marginale au Sénégal. Alors le second tour ou le 1er tour KO ? La seconde semble plausible.
Quid du géant au pied d’argile qu’est le Nigeria, qui a aussi voté, le samedi 23 février pour élire son président ?
L’INEC est à la collecte et à la centralisation des voix des 72 millions que compte le corps électoral du pays à ces votes. Et déjà que chacun des deux duellistes revendique la victoire.
Le président-candidat, Mahamudu Buhari se dit gagnant et son adversaire Atiku Aboubakar également. Une élection marquée par 35 tués et un pays comme toujours en pareil cas apeuré dans certaines régions. Le champion de APC, le parti présidentiel, le général austère, sur lequel les Nigerians avaient mis leur espoir pour combattre Boko Haram, la mal gouvernance et résorber la crise économique ne bénéficie certes pas de bons pronostics, surtout que la question de sa santé a alimenté toutes les supputations. Mais est au pouvoir et a de puissants appuis au Nord. Quant à son challenger Atiku, milliardaire et crésus du pétrole porte-étendard du PDP, il ne rassure pas aussi, une exhalaison de corruption étant dans son sillage. Les Nigerians, selon les analystes ont surtout voté à cause de leur colistiers (Yemi Osinbajo) et (Peter Obi pour Atiku) pour leur relative jeunesse espérant qu’ils seront l’un ou l’autre président lors d’une prochaine élection.
Mais le fait que Buhari et Atiku revendique chacun la victoire augure des lendemains très critiques dans ce pays où la moindre étincelle met le feu aux poudres.
Sam Chris
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