Présidentielle en Algérie  : Vers la victoire de l’abstention

Présidentielle en Algérie : Vers la victoire de l’abstention

Les ingrédients étaient réunis. Dix mois de manifestations massives. Chaque vendredi, depuis pratiquement une année, des gosiers vocifèrent un fait, inamovible : les Algériens en ont marre de l’ancien système et réclament sa démission. Ils ne le veulent plus.

Que ce soit les feuilles, le tronc ou les racines principales ou adventives, le système nourri et porté par le clan Abdoulazie Bouteflika n’est plus à mesure de flatter la fibre de l’amour des Algériens.

Ce qu’ils veulent, un véritable système démocratique, à l’image de leurs aspirations, à l’image de l’Algérie qu’ils veulent pour eux et pour les générations à venir. Ce n’est pas difficile à comprendre. Sauf pour le Général Gaïd Salah, qui a maintenu et tenu coûte que coûte à ce que cette présidentielle ait lieu ce 12 décembre 2019. Une élection organisée dans le vieux carcan d’une carcasse rejetée par un peuple. Et pour ne rien arranger, les candidats qui mettent le pied à l’étrier ne sont rien d’autres que les bourgeons de ce même système, qui ont dîné avec le chef vomi. Pourquoi s’étonner alors que le taux d’abstention soit le véritable gagnant de cette présidentielle ? 20% ? 30% ? 40% ?

Les chiffres ne seront pas à l’honneur de ces milliers de paires de poumons qui ont fait respirer le corps d’Alger depuis dix mois.

Comment le Général compte-t-il fièrement brandir ces résultats aux yeux de son opinion et de celle internationale ? A quoi bon organiser un scrutin auquel ceux pour qui il est tressé n’éprouvent aucune envie d’y participer ? Comment justifier ensuite que c’est véritablement l’expression populaire qui a été consultée ?

Du reste, les mêmes questions doivent tarauder l’esprit des cinq candidats, à moins que ce ne soit un désert rempli de dunes d’ambitions pas très altruistes qui a pris racine et paysage. C’est certain. Beaucoup n’envieraient pas le prochain président qui sortira de cette élection au forceps. Gouverner un pays qui passera chaque vendredi à crier son départ sera tout, sauf une partie de plaisir !

Ahmed BAMBARA

COMMENTAIRES

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    jeunedame seret 4 ans

    Huummm… Algérie souillée! Algérie dans l’impasse. Si les Algériens avaient une armée propre qui pouvait reprendre le pouvoir pour une transition; avant de le céder aux hommes de démocratie. Juste pour corriger leur ébola politique. Car à contexte nouveau approche nouvelle.

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