Présidentielle en Côte d’Ivoire : Ouattara entre la visite à mystère de Le Drian et le camouflet de la Cour africaine

Présidentielle en Côte d’Ivoire : Ouattara entre la visite à mystère de Le Drian et le camouflet de la Cour africaine

La visite du ministre français en charge des affaires étrangères avait-elle un double objectif ? Présenter les hommages du président français Emmanuel Macron à feu Amadou Gon Coulibaly et profiter parler de la situation délicate dans laquelle se trouve Alassane Ouattara ? Les feuilles de cacaoyers de l’Eburnie bruissent que le message dont le visiteur était porteur avait trait aux autres bruits qui prêtent au président ivoirien de vouloir se présenter candidat à sa propre succession, pour un troisième mandat, qui s’annonce, à tout le moins, hypothétique.

Qu’a bien pu dire le ministre français l’occupant du fauteuil présidentiel ? De renoncer ? Ceci serait conforme et fidèle et logique à ce qu’avait tweeté le président français lorsque Ouattara avait décidé de ne pas prolonger son mandat  à la tête de l’Etat ivoirien. Emmanuel Macron avait alors qualifié d’historique, cette décision. Et surtout, il avait ajouté que la Côte d’Ivoire «montre l’exemple». Le locataire de l’Elysée viendrait-il à se dédire pour supporter l’éventuel choix d’Alassane Ouattara de ne pas essayer de jeter son dévolu sur un candidat autre que lui ? La politique a ses raisons que la raison ignore, mais ce serait une drôle de volte-face que la potentielle excuse de la «force majeure» ou de l’imprévu ne pourrait pas suffire à faire comprendre.

Mais alors, dans ce cas, si Le Drian a bien dit au Chef de l’Etat ivoirien de ne pas se présenter à l’élection d’octobre 2020, Ouattara s’alignerait-il ? Quel scénario pourrait se dessiner si d’aventure il en faisait fi ?

Sans doute, les questions se bousculent actuellement chez Alassane Ouattara. A un moment où la sérénité ne règne pas dans son camp, avec la démission de son vice-président et d’autres bruits de coulisses pas très rassurants. Et à cela vient s’ajouter une décision de la Cour africaine des droits de l’homme qui accuse la Côte d’Ivoire d’avoir des commissions électorales locales aux colorations qui ne garantissent pas leur indépendance. La juridiction supranationale leur reproche d’être dirigées par des militants du parti au pouvoir. De quoi donc gangrener leur impartialité et jeter une chape de discrédit sur les résultats qu’elles publieront.

Une victoire pour le PDCI, qui a porté ce qu’elle considère comme un coup au parti au pouvoir. Les coups, il faut les porter, quelle que soit la teneur, l’objectif étant de pouvoir toucher, d’une manière ou d’une autre. Le pouvoir du RHDP, lui, affiche la sérénité. Elle est basée sur le fait que la Côte d’Ivoire s’est retirée de la Cour africaine et ne considère plus que ses décisions s’appliquent à elle. Malgré tout, le caillou jeté sur une mare a toujours un impact, ne serait-ce que troubler la tranquillité de sa surface.

Assurément, les 100 prochains jours ne seront pas de tout repos pour le président ivoirien. Et il doit se décider vite. Une fois le deuil national levé.

Ahmed BAMBARA

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