Sans attendre la 54e bille, qui fait office de bulletin de vote en Gambie, celle de la victoire, le NPP avec son champion, le président Adama Barow, reniflaient déjà le grand soir alors que depuis 24 heures, la CENI s’échine dans une compilation d’apothicaire à centraliser les billes des 53 circonscriptions + 1. Parallèlement à un mécontentement perceptible chez les rivaux de Barrow.
Le calme qui a prévalu durant la campagne et même lors du scrutin de ce samedi 4 décembre sera-t-il rompu par une crise post-électorale, au fur et à mesure que se dessine la victoire du sortant Adama Barrow ? On le craint un peu.
Conformément aux tendances lourdes qui se dégageaient au décompte des billes, c’est le président-candidat du NPP qui est sorti gagnant face à ses 5 challengers, selon les résultats provisoires de la CENI qu’ont rejeté 3 adversaires, dont son vice-président Ousainou Darboe, et 2 autres qui ont déclaré en chœur que «A ce stade, nous rejetons les résultats annoncés à présent», tout en invitant leurs ouailles à rester à l’écoute, car «tous les moyens de contestation restent sur la table». On était dans la soirée du dimanche 5 décembre.
Ce dimanche justement, jusqu’à 21 heures GMT, c’était toujours l’éreintante attente, militants et candidats, journalistes et analystes politiques rongeaient leurs freins pour l’officialisation des résultats provisoires de cette présidentielle à un tour.
Sur les 53 circonscriptions, seules 3 n’avaient pas été comptabilisées, mais Barrow engrangeant la majorité des billes des 51 déjà prises en compte était de fait le gagnant à moins d’un retournement électoral tellurique. Il est suivi du champion de l’UDP, Ousainou Darboe. Ce qui est tout de même curieux, c’est qu’avec 1 million d’électeurs, sur les 2,5 millions d’âmes, on ait mis autant de temps pour «dépouiller» les 3 dernières circonscriptions. Finalement aux environs de 21h 30 du 5 décembre dernier, la Commission électorale a daigné confirmer ce qu’on subodorait déjà : Adama Barrow a été oint par les billes. Il a obtenu 53 billes + 1 et est donc déclaré vainqueur de ce duel pour le mandat suprême. La tension qui se sentait hier sur ce petit pays de 11 000 km2, «cette banane enfoncée dans la gueule du Sénégal» selon le professeur Ki-Zerbo, qui n’a connu que 2 présidents Dawuda Diawara et Yahya Jammeh, et qui vit d’un tourisme comateux pour cause de Covid-19, et d’une baisse drastique du transfert d’argent de la diaspora qui représente 22% du PIB va-t-elle retomber ? En tout cas, la CEDEAO a salué ce vote qualifié de paisible et d’exemplaire. Toujours dans le registre économique, l’agriculture, elle est en berne. Autant de chantiers pour Barrow qui semble avoir pris goût pour le pouvoir. Au travail donc Monsieur le président !
Passées les bisbilles post-électorales, il n’aura aucune excuse, et ses compatriotes attendent qu’il œuvre à améliorer leur quotidien. Lui, l’ex-promoteur immobilier, devrait pouvoir trouver les ficelles nécessaires pour ça. Car après la dictature de l’illustre exilé de Guinée-Equatoriale, les Gambiens aspirent à un meilleur vivre.
La REDACTION
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