La semaine dernière, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, avait quasiment contredit son patron, le général Mamadi Doumbouya, en affirmant que la présidentielle ne se tiendra plus en 2025.
Un changement calendaire qui prend le contre-pied du chef de l’Etat qui avait pourtant esquissé un timing pour ce scrutin, qui se tenait courant 2025, c’était à l’occasion de vœux du Nouvel an. Pas d’élections donc en 2025. Mais, qu’en est-il de la candidature du même général Doumbouya ?
Rien d’officiel, sauf les supplications, objurgations et autres appels de ses affidés pour qu’il ne lâche pas le pays en «Laisse-Guidon», jargon pour dire que sans lui, la Guinée ira à la dérive ! On se rappelle même la tragédie du stade de N’Zérékoré où un match pro-Doummbouya avait causé la mort de 56 personnes et plusieurs blessés.
Mais, si ce sujet est distillé avec parcimonie, il est des voix qui font autorité, et celle du porte-parole de la présidence fait partie de celles-ci : ce samedi 1er février 2025, le général Amara Camara s’est lâché, pour dire mot pour mot qu’«il est évident que la candidature du général Mamadi Doumbouya est la seule alternative». Ce n’est pas du français de l’Académie française, c’est clair, Mamadi Doumbouya est quasiment dans les starting-blocks.
La question n’est pas s’il sera ou non candidat mais quand est-ce il l’annoncera lui-même ? Pour le moment, il envoie ses fidèles lieutenants et ses soutiens en ballon d’essai et en annonceurs de la bonne nouvelle.
En fait, il faut vouloir se chatouiller et rire que de croire, que le locataire du palais Mohamed V, va retourner «comme ça» dans les casernes, sans tenter de se faire absoudre par les urnes. Un autre général, son devancier, Lassana Conté, à qui il voue un respect immense, avait multiplié ce genre de scrutins post-Sekou Touré pour polir son putsch du 3 avril 1984 !
Le général Mamadi Doumbouya a sans doute son plan, pour organiser cette élection et les gagner. Avec ou sans les partis politiques ? L’UFDG, l’UFR et le RPG seront-ils sur la ligne de départ ? On peut en douter, car si Cellou Dalen Diallo, Sidia Touré, et un représentant du RPG compétissent, il est certain que le général sera transi de défaite. Sans doute, a-t-il perçu ce piège d’où le fait de rayer plus de 200 partis non à jour et les autres sont toujours en observation…
Cette présidentielle, il la fera avec des partis et des candidats faire-valoir, qu’il aura choisi, qui composeront avec lui pour le 1er mandat. Mais, connaissant cette Guinée, à la classe politique frondeuse, aux populations contestataires, ce ne sera pas si aisé que ça. Et le général président le sait bien d’où ses pas de caméléon vers cette échéance !
La REDACTION
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