Présidentielle  en RDC : Si jamais la CENCO et la CENI ne se coïncident pas…

Présidentielle  en RDC : Si jamais la CENCO et la CENI ne se coïncident pas…

Drôle d’élections que celles de la République démocratique du Congo (RDC). La machine à voter, outil «révolutionnaire» dans ce pays où l’électricité est encore une denrée rare, devrait permettre une compilation rapide et tout aussi «révolutionnaire» des résultats des votes. Mais plusieurs jours après le vote, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) n’est toujours pas capable de publier les désirs des Congolais. Et qui plus est, elle évoque la possibilité de reporter cette échéance, prévue pour le 6 janvier 2019.

Et quelle est l’une des principales raisons invoquées ? La machine à voter est coupée d’Internet. Et qui a coupé Internet ? Le gouvernement congolais, évidemment ! Cette affaire est d’une incongruité qui ne fait qu’ajouter de l’épaisseur à la couche d’ombre qui s’est abattue sur le processus électoral en RDC. Une obscurité dans laquelle des choses certainement pas catholiques sont en train de se passer.

Du reste, le coup de gueule du président de la CENI, Corneille Nanga, laisse planer de forts doutes, quant à justement, cette éventualité. «J’aimerais dénoncer les comportements de certains acteurs nationaux et internationaux : arrêtez de nous intimider, arrêtez d’essayer d’influencer la décision de la Ceni. La Ceni va annoncer les résultats conformément à la loi et aux résultats qui seront collectés par elle, au niveau des différents bureaux de vote», a-t-il, en effet, déclaré. Mais qui donc essaie d’intimider la CENI ? Qui pourrait donc intimider le président de la CENI si ce n’est des personnes qui ont de quoi intimider ?

Il est à souhaiter que ce ne soit pas des opposants et encore plus, si ce sont des voix qui émargent au niveau de la majorité présidentielle. Ce serait une entorse de plus à ce processus où la transparence et l’impartialité sont en train d’être travaillées au corps.

En tous les cas, que ce soit le 6 janvier 2019 ou après, la mission d’observation de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a déjà son idée. Et mieux : elle a le nom de celui qui a gagné le scrutin. Certainement que certains pourraient vendre tout l’or du monde pour savoir ce qui est caché dans le secret des soutanes de la Conférence.

En attendant, la révélation de cette information met encore plus de pression de la CENI. Mais pas seulement. «Ils» sont informés que si jamais les résultats qui seront rendus publics ne sont pas conformes aux décomptes de la conférence, celle-ci deviendra automatiquement le premier «opposant» et non des moindres, à ce qui paraîtra immanquablement comme une forfaiture.

Certes, les résultats de la CENI prévalent sur n’importe quelle autre instance, à part la Cour constitutionnelle. Mais si jamais le nom qui sera révélé pendant ou après le 6 janvier n’est pas celui «révélé», la RDC pourrait être à l’entrée d’une forte zone de turbulences .

Ahmed BAMBARA

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