Présidentielle en Zambie : La 6e sera-t-elle la bonne pour «HH» ?

Présidentielle en Zambie : La 6e sera-t-elle la bonne pour «HH» ?

Les Zambiens étaient appelés aux urnes hier 12 août 2021. Mais avec la peur au ventre. Une double peur, d’ailleurs. La première est nourrie par le déploiement de l’armée alors que la police aurait peut-être fait l’affaire. La cause de cette fébrilité, le risque d’affrontements entre les rivaux à la présidentielle : le Front patriotique (PF) du président sortant Edgar Lungu et de l’UPND, le Parti uni du développement national de l’opposant Hakainde Hichilema.

En Zambie, le combat politique s’est déporté sur le terrain avec des machettes et autres coutelas qui garnissent les mains des partisans des deux camps. Au point que des Zambiens ont peur d’arborer les couleurs de leur candidat, au risque de passer un sale quart d’heure. Et à humer l’ambiance et l’environnement général de ce scrutin électoral, l’on sent bien que l’atmosphère n’est pas au beau fixe et que des échauffourées pourraient éclater en cas de résultats qui ne rencontreraient pas les pronostics de l’un ou l’autre camp.

Et lorsque des considérations d’ordre ethnique et tribaliste entrent dans l’arène, c’est certain que le jeu peut prendre des allures non conventionnelles. Les Zambiens feront-ils preuve de retenue, et plus particulièrement, les leaders des deux partis politiques sauront-ils épargner la vie de leurs compatriotes en tenant un discours raisonnable, quels que soient les résultats ? Difficile d’y répondre.

Du reste, on peut se hasarder à  dessiner le tableau. Des candidats vont s’auto-proclamer vainqueurs du scrutin, certains criant au vol de leurs votes et envoyant par conséquent leurs ouailles contester les résultats dans la rue, avec toutes les conséquences dommageables qui pourraient en résulter. Voici la première peur des Zambiens.

Mais celle-ci est en lien en vase communicant avec la seconde face de la médaille. La peur du lendemain économique de la Zambie. Au regard de la situation catastrophique se trouvent les caisses du pays, on peut s’attendre à ce que celui qui en a été à la base, le président Lungu, soit sanctionné dans les urnes. Sur papier, c’est «H.H» qui a le vent des pronostics en poupe et devrait logiquement sortir la tête au peloton d’arrivée. Le pays baigne dans un marasme économique déplorable que l’orage de la Covid-19 a lessivé davantage, offrant un visage bien pitoyable à ce pays qui avait pourtant tout pour briller de la richesse de son sous-sol et de sa peau…cuivrée.

Cependant, la réalité politique des urnes sous l’ombre des tropiques ne valse pas le plus souvent avec la logique et la cohérence. La crainte donc des Zambiens, c’est d’aller aux urnes, mais que celles-ci sortent des résultats qui pourraient ne pas les faire sortir de l’auberge de leur difficulté économique.

Mais peut-être qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours  zambien avant de l’avoir vu proclamer les résultats du scrutin électoral !

Ahmed BAMBARA

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