L’image de l’illustre homme haut de forme, le visage anguleux, est partout au Rwanda, depuis un quart de siècle. Pas seulement sur les affiches lors des élections mais même dans le subconscient des Rwandais. Lui, c’est Paul Kagame 65 ans, maître absolu du pays des Mille collines que les malignités de l’Histoire, ou plutôt la bêtise des hommes ont fait plonger dans les abimes, par un génocide de 15% de la population, avant que le même Kagame n’y mette fin en marchant de Kampala à Kigali, avec ses hommes en 1994. D’où le surnom de Bonaparte qui a arrêté la prolifération des fosses communes à l’époque.
Depuis 24 ans, qu’il préside aux destinées du Rwanda, il a instauré un système de gouvernance à mi-chemin entre Hobbes et Rousseau, un système auquel adhèrent ses compatriotes, et c’est d’abord la base de la force de Kagame. D’où malgré cette démocratie «fermée», le renouvellement des baux de ce sortant perpétuel qui ne sort jamais, car les «motifs qui poussent ses concitoyens à lui demander de continuer» dixit Kagame sont toujours là. Ils ont pour nom panier de la ménagère, sécurité, santé, bonne gouvernance, éducation…
C’est pourquoi, la présidentielle de ce lundi 15 juillet 2024 n’est qu’une formalité. Il n’y a pas d’aspect indécis, ni de part d’indétermination : il est l’homme providentiel, le visionnaire qui cornaque ce pays-martyr face à 2 comparses que sont Franck Habineza du parti démocratique vert (DGPR) et Philippe Mpayinama indépendant, des opposants, qui savent que le match est plié d’avance comme il y a 7 ans, en 2017, Habinaza s’était coltiné 0,48% et Mpayinama 0,73%. Kagame avait culminé avec 98,78%.
Il a bien «vendu» le Rwanda, qu’il gère d’ailleurs comme une entreprise, et ça marche chez cette «génération Kagame», les moins de 30 ans qui ne jurent que par lui. Mais pas seulement, la démocratie occidentale c’est –à-dire dictée de l’étranger avec ses alternances, ses élections et ses droits-de-l‘hommiste, Kagame n’a en cure, et pourtant les parangons de cette démocratie, Occidentaux principalement, y accourent, investissent, ouvrent des ambassades et nouent des partenariats tout en critiquant Mezzavoce, l’absence de liberté au Rwanda !
En disant Oui massivement au référendum constitutionnel du 13 décembre 2015, les Rwandais ont signifié à Kagame, qu’il peut rester président le temps qui lui plaira, celui imparti pour mettre le pays sur le chemin inexorable des pays développés dont le modèle achevé pour Kagame est asiatique, notamment Singapour !
Imperdable la présidentielle d’aujourd’hui 15 juillet l’est pour Kagame, restent le taux de participation qui sera élevé et surtout le score du sortant : 93% ? 98% ou même 100% comme le disent certains ouailles du FPR ? L’enjeu de ce scrutin réside dans ces chiffres pas ailleurs !
La REDACTION
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