Dans une dizaine de jours, les Français livreront encore un chuchotement de comice, à travers les urnes pour élire le président de la République. Qui sera oint parmi la dizaine de prétendants ? Comment les Africains voient cette compétition pour l’Elysée des 10 et 24 avril ? Pour qui voteront les Africains issus de l’immigration ? Selon un sondage IFOP-Jeune Afrique, les Africains-Français donneront leurs voix au truculent Jean-Luc Melenchon. Le leader des Insoumis séduit toujours, il est suivi de Macron, le président-sortant. Bizarrement, même si les autres candidats ne dépassent pas les 10% des intentions de vote des Africains- français, Eric Zemmour et Marine Lepen se coltinent 6% à 9% d’intentions de la part de cette minorité trop visible maintenant que sont les Français venus d’ailleurs, en Afrique.
Et selon de nombreux sondages, quoiqu’on dise Emmanuel Macron est au second tour quel que soit le candidat, et a même une forte probabilité de l’emporter. Ce qui intéresse au premier chef les Africains d’Afrique, c’est la politique de l’ex-Métropole sur le continent.
Discours plaisant et sankariste le 27 novembre 2017 à l’Université Joseph Ki-Zerbo, réunions sur le G5 à Paris, Fin de Barkhane au Mali, et in fine ces derniers temps un sentiment anti-politique africaine de la France. Le double coup d’Etat au Mali, et la rupture diplomatique et militaire France-Mali, pousse d’autres à des velléités de couper ce qui reste encore comme cordon ombilical. Et les 3 coups d’Etat survenus au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, ont ouvert des brèches pour certains de faire des bravades à la France, avec la bienveillance, sinon le soutien comme c’est le cas au Mali, de Wagner, les paramilitaires russes. Voilà un peu le legs des 5 ans de règne de Jupiter. Que veut l’ex-glacis français, en matière de politique africaine du prochain président français ? Quelques éléments de réponses:
1) que cesse cette condescendance ombrageuse et obsolète !
2) qu’elle cesse de vouloir diriger par procuration les Etats via des présidents choisis pour la circonstance.
3) Enfin, que la France tienne compte d’un continent dont l’âge moyen des habitants tourne autour de 18-30 ans, des jeunes dont les repères ne sont plus forcément la Seine.
En retour, il faudra aussi que les Africains arrêtent de se comporter «en grands garçons gâtés», que les Africains cessent de voir dans toutes leurs tares, l’ombre des Français, qu’ils arrêtent le tout-politique et se mettent au travail en prenant l’exemple de la Corée du Sud, de Singapour ou du Japon ! Bref, un nouveau vrai paradigme politique au lieu des pâles avatars de la Francafrique, voilà ce que veulent les Africains avec le prochain président élu en avril.
La REDACTION
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