Présidentielle guinéenne du 18 octobre : 12 à l’assaut de Sékoutoureya

Présidentielle guinéenne du 18 octobre : 12 à l’assaut de Sékoutoureya

Est-ce parce que le chiffre 13 porte malheur selon une certaine croyance invraisemblable et éculée qui a fait que les grands juges ont finalement retenu les 12 postulants sur les 13 à la présidentielle guinéenne ?

En tout cas, hier 9 septembre, c’est le leader de l’union démocratique pour le renouveau et le progrès (UDRP) Dr Edouard Zoutoumou Kpoghomou  qui passe à la trappe de la cour constitutionnelle. Désormais, c’est 12 porte-étendards de différents partis qui iront chercher le suffrage universel pour conquérir le pouvoir suprême. Revue de détails de ceux qui rêvent d’un destin national : Comme à toute élection présidentielle avec cette fournée d’une douzaine de prétendants, les gabarits font la différence, en fait il s’agit de 1 contre 11.

Alpha Condé devra se battre contre 11 adversaires, parmi lesquels un poids lourd Cellou Dalein, qui croit au grand soir pour la 3e fois, et 3 poids légers notamment Ousmane Kaba, qui pourrait effriter l’électorat du président sortant étant issu du même fief que lui et dont le parti le PADES est assez implanté, Abdoul Kabèlé Camara, ancien bâtonnier et ex-ministre, ressortissant de Coyah patron du RGD qui mobilise et enfin Abdoulaye Abe Sylla, de Conakry qui comme toutes les capitales est frondeuse, et a un tropisme pour l’opposition. On distingue également puisque c’est tendance le genre, on note donc 2 femmes, Makalé Sylla et Makalé Traoré toutes anciennes ministre également.  Candidats sérieux, faiseurs de rois et amuseurs de galeries vont tous se lancer sur le palais de Sékoutoureya pour déloger, celui dont la 3è candidature polémiquée, sera l’un des principaux thèmes de la campagne électorale qui s’ouvre dans quelques jours, une pêche tant redoutée car élections se conjuguent toujours dans ce pays, avec violences, surtout si c’est sur fond de modification constitutionnelle et une remise de compteur à zéro pour le président-candidat. Tous contre Alpha ?

Pas si sûr ! Car déjà avec la présence de Cellou Dalein Daillo, sur la ligne de départ, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) s’est fissuré. Sidya Touré de l’UFR, Faya Millimono du Bloc libéral et Lansana Kouyaté du PEDN sont non-partants, et même s’ils retiennent leurs ressentiments, ils ne sont loin de crier au parjure et à la trahison de la part du célèbre politique du Fouta-Djalon.  Le FNDC se retrouve amputé d’un gros pan de sa force de mobilisation. Encore qu’une telle situation n’est pas une première. Déjà en 2015, Sidya Touré avait lâché aussi Dalein en rase campagne, dénonçant son «repli identitaire» et s’était même rapproché d’Alpha Condé. Le  patron de l’UFDG avait fait lui, le déplacement de Ouagadougou pour rallier Dadis Camara à sa cause.

Ce dernier «régnant» sur la Guinée forestière. Une démarche purement électoraliste, qui avait soulevé une bronca, Dadis étant sous le coup de la justice pour les funestes évènements du 28 septembre. 5 ans auparavant, c’était Alpha Condé qui avait d’ailleurs sollicité le soutien du fougueux capitaine, qui avait fait voter pour lui. Ainsi se font et défont les alliances en Guinée où on retrouve les mêmes caïmans politiques, depuis l’historique première élection libre de Guinée survenue le 27 juin 2010. Ainsi en sera-t-il ce 18 octobre 2020, où à l’évidence ce sera encore un duel Condé-Cellou Diallo. Sur un air de revanche qui tarde à advenir du côté de l’UFDG.

Entre les 2 hommes, persiste une soif inextinguible  d’en découdre. «Outre la rue, nous devons empêcher Alpha d’avoir un 3è mandat dans les urnes», a martelé Dalein il y a 48 heures lors du dépôt de sa candidature. Le vrai défi sera aussi pour la Guinée au-delà de cette bataille d’éternels rivaux, l’enjeu sera de tenir des élections apaisées et transparentes, acceptées par tous, sans violences et sans que des vies humaines soient ôtées. Ce sera une prouesse électorale en Guinée !

Pélagie OUEDRAOGO

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