Présidentielle nigérienne J-3 : Qui des 30 candidats  succèdera à «Zaki» ?

Présidentielle nigérienne J-3 : Qui des 30 candidats  succèdera à «Zaki» ?

Qui pour succéder à Mahamadou Issoufou ? Au terme de ses deux mandats, le président du Niger ne peut pas se représenter ou du  moins a refusé de sauter le verrou de la Constitution pour se présenter pour un troisième mandat. Ils seront donc 30 à briguer sa succession le dimanche 27 décembre 2020. Parmi eux, Mohamed Bazoum, candidat du parti au pouvoir, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya). Pendant quatre ans, entre 2016 et juin 2020, il a été l’incontournable ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Autres candidats notables, Seyni Oumarou, ancien Premier ministre de 2007 à 2009.

Salou Djibo, le militaire qui avait conduit le coup d’Etat du 18 février 2010 contre Mamadou Tandja est également candidat, tout comme Mahamane Ousmane qui fût en 1993 le premier président démocratiquement élu avant d’être renversé en 1996. En revanche, la candidature de Hama Amadou a été retoquée par la Cour constitutionnelle. Arrivé en 2e position à la présidentielle de 2016 malgré une campagne derrière les barreaux, il avait ensuite été condamné dans une affaire de trafic de bébés. Si c’était une course hippique, bon nombre de personnes parieront sur le dauphin de Mahamoudou  Isssoufou. Et pourquoi ? Parce que tout simplement il est adoubé par le président sortant et il a avec lui toute la machine d’un pouvoir sortant avec ce que cela implique y compris en termes de moyens financiers. Il fait une campagne exceptionnelle, massive, inédite en termes de sophistication, de modernité, sur la base d’un bilan réel du président sortant. Et cela, ses détracteurs le savent et usent de tous les moyens pour l’éjecter de cette course dont il est visiblement le favori. La dernière sortie de Salou Djibo en est la parfaite illustration. Le 15 décembre dernier, à quelques jours du double scrutin, il a introduit à nouveau une requête à la Cour constitutionnelle sur la nationalité du candidat Bazoum. Il faut rappeler que l’institution avait déjà rejeté cette même requête bien avant l’ouverture de la campagne électorale. «La justice nigérienne, saisie de cette affaire, a jusqu’ici rendu des décisions incomprises par une  grande partie de  la population car, à tort ou à raison, elles ont davantage jeté le doute sur l’éligibilité de Mohamed Bazoum et exacerbé les tensions politiques», dit-il avant d’ajouter : «l’évolution actuelle de notre processus électoral, si nous ne prenons garde, laisse présager une crise politique et des lendemains incertains pour notre pays». Cette affirmation de «trop» laisse un mauvais présage du climat post électoral, car elle prépare déjà les esprits à une contestation du scrutin. Mais qu’à cela ne tienne, le peuple semble déjà faire son choix à travers le premier double scrutin municipal et régional tenu le 13 décembre 2020. Selon les résultats publiés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le PNDS-Tarayya a raflé 1 799 sièges pour avoir obtenu 1 491 080 voix. Ensuite vient le MNSD-Nassara de  Seyni Oumarou avec 358 sièges pour 305 257 voix. Le PJP de Salou Djibo vient en 7e position avec 146 sièges pour 148 988 voix. Statistiquement parlant, le candidat Bazoum a tous les ingrédients qui lui faut pour être un candidat favori et peut tout à fait s’enorgueillir d’un éminent coup K.O au soir du 27 décembre si la tendance reste ainsi.

Mais sous nos cieux, rien n’est jamais joué d’avance jusqu’à ce que la CENI proclame les résultats qui seront confirmés plus tard par la Cour constitutionnelle. Pour le moment, c’est l’allure de la campagne et les résultats du double scrutin qui donnent raison à l’ex ministre de l’Intérieur sur sa probable succession au président Issoufou. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à faire un tour dans les endroits les plus reculés du Niger pour mieux cerner le contexte. Le «Saï Bazoum» ne constitue plus un slogan pour les uns et les autres mais un réflexe qui à chaque fois, est répété lorsque le nom du candidat du parti rose est prononcé. En attendant que le peuple «extirpe» le nouveau président des urnes, le Niger peut se vanter d’être un modèle de démocratie dans la sous-région, avec la décision du président de ne plus se présenter pour un troisième mandat. Du reste, le successeur de «Zaki» sera confronté à de nombreux défis, notamment sociaux, sécuritaires, sanitaires… dans l’un des pays les plus pauvres du monde.

Omar SALIA

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