La campagne électorale officielle, c’est fini dès ce soir à minuit, les 10 jours ont tellement défilé que les 19 candidats ont l’impression qu’ils n’ont fait qu’une journée. Même avec les 21 jours habituels, le temps reste insuffisant pour la pêche aux voix a fortiori une dizaine de jours.
Mais chacun le sait à commencer par les candidats qu’après la fin de la campagne électorale officielle, qui sépare le jour du vote, demeure le vrai temps de la campagne. Ni officieuse, sans tambour, ni cortège, mais souterraine et souvent efficace. Ce week-end, disons ce samedi 23 mars donc au Sénégal, les alliances, désalliances, promesses de maroquins et de directions générales, bref des morceaux les plus viandeux de l’Administration tout ceci sera mis sur la table par des candidats (en vue et susceptible de remporter la timbale) pour aguicher des challengers insignifiants mais dont l’électorat peut faire roi !
Week-end donc de deals électoraux, prosaïquement de promesses souvent démagogiques, car ces promesses n’engagent que ceux qui y croient. Et parfois, la non-tenue de tels deals après victoire vaut au vainqueur une rancœur tenace et une opposition systématique de la part de ceux qui ont été victimes de ces «contrats» politiques léonins !
Si fait que durant le mandat, l’élu aura fort à faire face à ces derniers. Car, entre les grands militants qui ont mouillé le boubou, les alliés naturels, et ceux qui ont volé au secours de la victoire, il y a souvent un choix cornélien qui taraude le nouveau locataire de l’Avenue Roume.
Pour le cas d’espèce par exemple, si d’aventure Amadou Ba, le champion de Benno Bokk Yakaar est élu, il devra satisfaire d’abord, en matière de poste les militants de l’APR, de Benno et tous les alliés. Idem pour Bassirou Diomaye Faye du PASTEF, qui ne saura ignorer le PDS, auquel il a fait un appel à le soutenir et sans doute, depuis Doha, Karim Wade pourrait même avec des proches dans le prochain gouvernement si le PASTEF accède au pouvoir et pourquoi pas, même lui pourrait étrenner la primature ! A moins que le Sérigne de Touba ne retourne l’illustre exilé de Doha pour qu’il soutienne Amadou Ba.
Il est aussi évident que Cheick Tidiane Dièye qui s’est désisté ce 20 mars 2024 pour le porte-étendard du PASTEF, s’attendra à un retour de l’ascenseur si Diomaye Faye est élu. Sans oublier Khalifa Sall…
C’est un week-end des négociations et des projections qui se poursuivront dans l’entre-2-tours, au cas où il y aurait un second round. Ainsi va la présidentielle au Sénégal, et même sous les tropiques et ailleurs. Malheur et aigreur aux perdants, qui n’auront pas pu marchander ou voulu le faire, ou ayant échoué à se faire «acheter». En voulant se hisser à la tête du Sénégal, les 18 candidats devront faire preuve en même temps de fair-paly.
La REDACTION
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