Présidentielle tunisienne du 15 septembre : Chahed Youssouf contre les autres ?

Présidentielle tunisienne du 15 septembre : Chahed Youssouf contre les autres ?

Le samedi 27 juillet dernier au cimetière du Djellaz au centre de Tunis : pelletée, après pelletée dans le carré des Essebsi, un pan de l’histoire de Tunisie venait d’être enseveli avec les obsèques du 1er président démocratiquement élu en 2014 : Beji Caïd Essebsi (BCE).

Hommage non feint du citoyen lambda du pays jusqu’au sommet de l’Etat, et des sommités étrangères qui sont  venus dire Adieu à ce capitaine qui, malgré l’outrage du temps aura tenu souqué ferme le bateau tunisien, de 2014 à 2019.

Son plus grand legs aura été que malgré les turbulences politiques (assassinat de Chokri et Brahima) sécuritaires (attentats de Bardo et de Sousse) et d’un marigot tunisien trouble, son héritage qu’il laisse aura été donc d’être resté collé aux acquis modernistes de la Constitution du 1er juin 1959, remaniée, mais aussi, d’être parvenu à brider, y compris souvent par autorité les appétits dangereux de certains jeunes sauriens qui trépignent d’impatience de monter vers le palais de Carthage.

Disparu, BCE laisse donc certes une constitution solide qui aura résisté à l’épreuve du pouvoir, mais une classe politique divisée, qui va s’étriper pour le partage de ce pouvoir. Figures connues ou anonymes vont se battre, et la fin du deuil qui coïncide avec quasiment le début d’une précampagne électorale qui ne dit pas son nom, sera riche de comportements opportunistes, de propos provocateurs, de volte-faces, et d’alliances contre-nature.

Les prétendants sont déjà dans les startings-blocks, car le 15 septembre, c’est déjà après-demain et on assistera sans doute à une sorte de bipolarisation au moins, voire à l’affrontement entre 3 camps au plus dans cette période Post-BCE.

Les 2 principales forces en présence qui se marient, puis divorcent, pour se rapprocher, résultats des législatives obligent, sont d’abord les premiers acteurs de cette course à la présidentielle :

Nidaaa Tounes contre Ennhaada ? pas si simple de répondre à cette interrogation, quand on sait que le parti présidentiel et celui des islamistes ont des relations ambivalentes, basées sur des raisons stratégiques. Hafeth Caïd Essebsi, (HCE) le fils du président défunt qui cornaque Nidaa Tounes, de par la volonté de son père pourra-t-il s’imposer et être le candidat naturel du parti ? Peu probable, car du vivant du Pater Famillia, cette propulsion à la tête de Nidaa Tounes avait fait des gorges chaudes.

Et actuellement, Youssouf Chahed le premier ministre, qui a rongé son frein sous BCE, qui fut son pygmalion, avant leur brouille, Chahed se rêve en futur locataire du palais de Carthage. Il est de Nidaa Tounes, mais incarne l’aile progressiste, fonceur, et il n’est pas évident que le locataire de la kasbah laisse la place à HCE ou tout autre.

Et Ennhaada dans tout ça ? Le vieux lion Rached Ghannouchi ne dit rien, mais on sait que les islamistes veulent d’une revanche, et cette disparition de BCE n’a jamais été autant période propice pour ce parti, qui a les coudées franches à l’Assemblée nationale.

On ne peut oublier, Nabil Karaoui, le magnat des médias, qui tisse sa toile, et qui pense peut-être également que son heure est venue. Grosso modo, si dans Nidaa Tounes, on n’arrive pas à dégager un candidat, il se pourrait que ce soit Youssouf Chahed contre tous, à moins que Ennhaada ne se rallie à lui pour mettre fin aux ambitions ‘’monarchiques’’ du fils de BCE.

Sam Chris

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