Présidentielle tunisienne et Union européenne :  Qui a peur du présidentiable prisonnier Nabil Karaoui ?

Présidentielle tunisienne et Union européenne : Qui a peur du présidentiable prisonnier Nabil Karaoui ?

Parmi ceux qui guignent le palais de Carthage à la course à la magistrature suprême du 15 septembre, il y a un certain Nabil Karaoui. Des ambitions carthaginoises qui se heurtent depuis le 23 août dernier à des ennuis judiciaires puisqu’il est embastillé pour fraude fiscale et blanchiment d’argent.

On n’aurait rien trouvé à redire à cette arrestation, sans le timing de privation de liberté, survenue à une semaine de l’ouverture de la campagne électorale et à l’envergure du candidat.

Le voilà privé de ce précieux viatique électoral : la pêche aux voix, la campagne électorale, le voilà absent aux débats télévisés, une première en Tunisie. Un grand tort préjudiciable à ‘’ce fils de pub’’, formé au marketing et à la vente dans les multinationales, en France et au Maghreb, notamment expertise qu’il a capitalisée dans la politique, via sa chaîne de télévision Nesmaa.

Sans nul doute, qu’un Karaoui, sur les plateaux de télé, pour ce débat de campagne aurait fait mouche, car c’est une bête du petit écran doublé d’un fin homme politique. Une absence forcée à cette prestation sur le tube cathodique ou plasmique qu’ont déploré les observateurs de l’Union européenne (UE) qui estiment qu’il y a injustice.

Un dossier Nabil Karaoui qui s’est déporté même à l’Assemblée nationale française, hier avec l’interpellation du premier ministre Edouard Philippe par un député centriste sur le cas Karaoui, c’est dire que ça devient un sujet sensible. En tout cas, l’Union européenne a donné de la voix, une voix ferme sur l’égalité des chances pour chaque postulant. Il s’agit presque d’une exigence matricielle enjoint à l’ISIE de laisser s’exprimer celui qui a bâti ses dividendes politiques sur un soin particulier aux déshérités tunisiens à travers son association Khalil du nom de son défunt fils.

Une ISIE dont les compétences s’arrêtent devant le palais de justice. Nabil Karaoui aura-t-il son interview en bonne et due forme, comme l’a laissé entendre Nabil Baffoun, patron de l’ISIE ? Encore faut-il que les autorités pénitentiaires l’acceptent. Mais on ne peut manquer de se poser la question basique suivante : qui a autant peur de Nabil Karaoui ?

Ses challengers naturellement, en particulier ceux qui sont susceptibles de le trouver sur leur chemin. Car celui qui semble cristalliser la peur au sein des postulants pour l’impérium tunisien est donné au 2nd tour par tous les sondages quel que soit le scénario, puisqu’invariablement il caracole avec 30 à 40% d’intentions de votes, lesquelles intentions ont été dopées par son emprisonnement.

La centaine d’observateurs de l’Union européenne qui ont exigé que Karaoui soit traité comme les autres, qu’il ait droit à son quart d’heure de présence télévisuelle, ces observateurs-là ont eu le nez creux, et sont dans leur rôle de vigie de la transparence et de l’égalité de ces élections, conditions sine qua non de résultats objectifs et crédibles.

Surtout dans cette Tunisie post-BCE ou tout reste encore volatile. La justice accédera-telle à cette doléance de l’Union européenne ? Attendons de voir.

La Rédaction

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