Il faut avoir le courage de le dire. Abdelmajid Tebboune a prêté serment pour servir le peuple algérien, mais sans l’accord de la majorité des Algériens. Lesté du défaut de légitimité, c’est un parcours du combattant qui attend le nouveau président de l’Algérie.
Premier test de sa popularité, il devra certainement scruter avec anxiété les rues d’Alger ce vendredi, pour voir si la ritournelle de ces dix derniers mois va se répéter. Combien d’Algériens arpenteront-ils le macadam et quel message vont-ils lui adresser ? Hostiles et contestataires comme l’on s’y attend ? Ou plus modérés avec un zeste de trêve ?
Ce vendredi, il aura la latitude de tester l’impact de son premier discours en tant que président de l’Algérie. Mais pas seulement lui. Le système Bouteflika doit être également en train de se mordiller les jointures de ses doigts recroquevillés. Par un incroyable retournement de situation, il a réussi à retomber sur ses jarrets, après avoir été expulsé loin dans les airs par une contestation vigoureuse.
Abdelmajid Tebboune lui donne la possibilité de reprendre les choses en main, tout en lâchant du lest, en faisant des concessions. Et la première est sans aucun doute cette révision de Constitution annoncée comme le pilier du mandat du nouveau président. La réforme constitutionnelle devrait occire tous les éléments qui ont fait la mauvaise renommée du système Boutef et travailler à rasseoir la confiance perdue entre les dirigeants et les Algériens.
Mais sera-ce suffisant ? La promesse de faire un seul mandat agitée par Tebboune pourrait ne pas être assez aux yeux d’Algériens qui ont soif de nouveau et qui ne veulent pas s’habiller avec du neuf fabriqué avec du vieux.
Du reste, la carrosserie d’un système peut changer, mais son âme reste la même. Et ses vieilles habitudes ont de fortes chances de refaire surface. Un travail titanesque s’érige donc devant le nouveau Chef d’Etat algérien. Mais il pourra certainement compter sur un certain Général Gaïd Salah. Pour combien de temps, reste sans aucun doute l’interrogation accrochée comme un pins à la veste d’Abdelmajid Tebboune.
Ahmed BAMBARA
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