C’est incontestablement l’image qui a captivé les attentions en cette journée du mercredi 16 février 2022, dédiée à la prestation de serment du nouveau locataire du palais de Kosyam, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Alors que le cérémonial d’investiture cédait la place à la séance-photo, un fait a retenu l’attention des spectateurs et des personnalités présentes dans la salle d’audience du Conseil constitutionnel. L’activiste Ibrahima Maïga, dont les publications sur les réseaux sociaux relatives à la crise sécuritaire avaient mis au nu des manœuvres sordides au sommet de l’Etat, quelques semaines avant le coup d’Etat aux côtés du colonel-président et ses hommes. L’homme adulé par une frange importante de Burkinabè du fait de ses dénonciations mais présenté comme «un complice des terroristes», par les proches du régime déchu a été présenté comme faisant partie de l’organe dirigeant du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Il n’en fallait pas pour enflammer la toile et provoquer un tollé général. Diantre ! La stupéfaction était grande. Quel est le lien entre l’activiste rentré récemment au bercail (à la faveur du putsch qui a déposé Roch Marc Christian Kaboré) et les nouveaux maîtres du pays des hommes intègres ? Doit-on penser qu’il y avait connivence entre les publications du sieur Maïga et l’avènement du MPSR ?
Quelles étaient les sources d’informations de l’activiste qui, à travers ses «révélations» a poussé le régime Kaboré dans ses derniers retranchements jusqu’à sa chute le lundi 24 janvier 2021 ? La succession des faits suscitent moult interrogations et il devient difficile de les dissocier.
Il est vrai qu’un autre civil Abdoul Wahab Drabo (ex-député du Parti pour le développement et le changement de Saran Sérémé) faisait partie du groupe présenté composant les membres du MPSR, mais la seule présence de Maïga Ibrahima, jette un sérieux discrédit sur le MPSR. Cette photo aux côtés du président du MPSR, président du Faso et de ses plus proches collaborateurs, n’apporte-t-elle pas de l’eau au moulin des thuriféraires de l’ex-parti au pouvoir qui dénonçaient un complot vis-à-vis des publications de ce dernier ?
Du reste, pour une certaine opinion, les publications de l’activiste sur certaines questions «confidentielles» trouvent un début de justifications et il devient difficile de la convaincre du contraire. Notons qu’au lendemain de ces faits, et face à la vague de désapprobations, l’activiste est revenu à la charge pour faire une mise au point sur cette apparition qui «dérange». «Le MPSR n’est pas un parti politique, mais une idéologie au même titre que toute idéologie et se réclamer du MPSR doit devenir la norme de tous ceux qui soutiennent la refondation. Au-delà du rôle de sympathisant, je n’ai aucun rôle particulier au MPSR», a-t-il écrit.
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