Ce que redoutaient nombre de personnes et défenseurs des droits humains s’est finalement produit. Dans la soirée du lundi 3 septembre 2018, la présidente du Cadre de concertation nationale des Organisations de la société civile (CNOSC), Safiatou Lopez /Zongo a été déposée à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), pour manque de place ( cellule) disponible à la MACA. Cette décision a selon une source proche du parquet été prise après son audition lundi 3 septembre 2018 par le juge d’instruction en charge de l’affaire. Comme indiqué précédemment En rappel, Safiatou Lopez/ Zongo a été interpelée le 29 août 2018 par la gendarmerie pour sa supposée « implication possible dans une tentative de faire évader des détenus de la Maison d’arrêt et de Correction des Armées (MACA) » avait indiqué vendredi dernier le parquet du procureur du Faso dans un communiqué.
Leader de la société civile, qui s’est notamment illustrée lors de l’insurrection populaire de 2014 et lors de la mobilisation populaire contre le putsch manqué de 2015, la présidente d’honneur du Cadre de concertation nationale des organisations de la société civile a été arrêtée mercredi 29 août à son domicile. Elle est depuis détenue dans les locaux de la brigade de recherche de la Gendarmerie nationale au camp de Paspanga.
Elle est « suspectée d’être le bras financier d’un groupe de personnes qui voulaient libérer des militaires retenus à la Maca [Maison d’arrêt et de correction des armées, ndlr] avec l’objectif de placer un militaire au pouvoir », explique son avocat, Me Silvère Kiemtarboum, qui précise que sa cliente « devrait être présentée devant le procureur ce [lundi 3 septembre au] soir, avant d’être déférée devant un juge. »
Après son audition du 3 septembre par un juge d’instruction, Safiatou Lopez a finalement été déférée. Critique régulière et virulente de la gouvernance du président Roch Marc Christian Kaboré et de son gouvernement conduit par le premier ministre Paul Kaba Thieba, Safiatou Lopez avait notamment participé à une manifestation le 23 juin dernier à Ouagadougou.
Notons que cette nouvelle affaire portant sur des soupçons de tentative de déstabilisation du pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré intervient quelques jours après la remise en liberté provisoire du colonel Auguste Denise Barry, un proche du de Yacouba Isaac Zida, Premier ministre de la transition post-insurrectionnelle en exil au Canada. Denise Barry avait été inculpé et incarcéré début janvier avant sa remis en liberté la veille de l’arrestation de Safiatou Lopez, mardi 28 août.
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