Présumées fuites de capitaux en Algérie : L’autre signe de fin de règne

Présumées fuites de capitaux en Algérie : L’autre signe de fin de règne

C’est aussi que la planète. Lorsqu’un groupe stratégique se sent en danger, il commence par mettre à l’abri ses intérêts les plus vulnérables et les broutilles qui lui permettraient de subsister quand viendra l’heure de battre définitivement en retraite. Le régime, disons le clan Bouteflika ne déroge pas à cette règle. Lorsque ça sent le roussi, il faut sauver l’essentiel. Et l’essentiel pour un conglomérat qui  a poussé des racines dans les cimes de l’Etat, c’est bien les ressources financières.

Qu’à ce stade où le navire prend de l’eau de toutes parts, des soupçons et des bruits d’évasion de capitaux fusent de partout ne devraient pas étonner outre mesure. C’était même prévisible. Et les dénégations de la Banque d’Algérie ne tromperont que ceux qui auront intérêt à ce que ce soit le cas.  Que des avocats en parlent n’est qu’une confirmation de cette évidence.

L’évidence en effet que le président Bouteflika et les membres de son clan sont en fin de course. L’évidence que toutes les opérations, les propositions, les pirouettes et autres circonlocutions enroulées autour du report des élections, de l’organisation d’une transition, de la mise en place laborieuse d’un gouvernement et de promesses pas très convaincantes n’étaient peut-être qu’en réalité des moyens de gagner du temps pour préparer la porte de la fuite, avec quelque part accroché au plafond de leur esprit, une once d’espoir de pourvoir reprendre la main.

Les manifestants algériens semblent avoir su lire dans cette stratégie et érigent des garde-fou à chaque subterfuge. C’est le cas de la condamnation du général Salah, qu’on a vite fait de repousser dans le camp qu’il a voulu quitter en demandant l’empêchement du président en fauteuil roulant. A qui profiterait en effet cet empêchement ? Que se passerait-il si les mêmes tiges du même manioc déraciné se retrouvait à nouveau planté sur le faîte fertile de la présidence algérienne ? Un général Salah à la tête du pays serait-il fondamentalement différent d’un Abdelaziz Bouteflika ? Qu’est-ce qui prouve que ce dernier n’a pas multiplié les moyens de récupérer avec la droite ce qu’il a perdu avec la main gauche ?

Voilà donc le jeu d’échec dans lequel les Algériens sont engagés avec leur régime politique finissant, à au couchant de son parcours mais qui veut coûte que coûte trouver les moyens de renaître à travers des bourgeons subsistants de son interminable passage. Qui criera «échec et mat» ?

Ahmed BAMBARA

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