Ses actions en faveur de la paix et ses qualités humaines n’auront pas été vaines. Hier mercredi 8 février 2023, l’ex-Chancelière allemande Agnela Merkel a reçu le Prix Felix Houphouët Boigny-UNESCO pour la Paix qui récompense depuis 1984, les auteurs et défenseurs des grandes causes à travers le monde. Pour rehausser la symbolique que revêt cette cérémonie de reconnaissance, plusieurs chefs d’Etat ont effectué le déplacement d’Abidjan. Ce sont le Libérien George Weah, le Bissau-guinéen Umaru Sissoko Embalo, le Sénégalais Macky Sall, le Ghanéen Akufo Addo et plusieurs chefs de gouvernements. Dans le même sens, Alassane Ouattara a saisi l’occasion pour rallier ses prédécesseurs Laurent Gbagbo, président du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) et Henri Konan Bédié, patron du Rassemblement démocratique de Côte d’Ivoire (PDC-RDA) et protecteur du prix.
L’UNESCO n’a pas voulu se faire conter l’évènement. Par la voix de sa directrice général Audrey Azoulay, elle a rappelé que depuis sa création en 1989, ce prix a épousé les grandes causes du monde et magnifié l’engagement de l’ancienne chancelière à construire la paix. «En remettant ce prix. Nous nous inscrivons dans les pas, dans l’héritage, dans la pensée du président Felix Houphouët Boigny. Nous nous inscrivons aussi dans sa conception de la paix et du dialogue, elle qui dans les conditions de notre époque demeure d’une absolue pertinence (…) au moment où tant de voix appelaient à clôturer l’Europe, vous avez été en ce moment, la vision du courage en politique», a-t-elle déclaré. Ses successeurs à la tribune, Alassane Ouattara, et Laurent Bédié ne tariront d’éloges à l’endroit de celle qui en 2015, contre l’avis de plusieurs membres de son exécutif et du gouvernement de l’UE avait pris la courageuse décision d’accueillir, 1,2 million de réfugiés venus de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan et d’Erythrée.
Nouvelle consécration et reconnaissance pour une chancelière qui s’est investie durant ses quatre mandats à la défense et la promotion de la paix. Du haut de ses 68 ans, Angela Merkel n’entend pas quitter le terrain de la défense de la cause humaine. Nantie de ce prix, elle entend œuvrer en faveur du respect de la vie humaine à travers des politiques orientées vers la jeunesse en difficulté et fondées sur la solidarité, valeur cardinale de toute société humaine. C’est du reste dans ce sens qu’elle a décidé de restituer l’enveloppe qui accompagne cette distinction d’une valeur de 150 000 USD à une ONG ivoirienne, Association ivoirienne de l’aide à l’enfance en danger, qui prend en charge des enfants victimes d’abus et d’exploitation.
A l’image de la trentaine de personnalités ou organisations distinguées avant elle dans la capitale politique ivoirienne, Yamoussoukro, Angela Merkel aura marqué d’une pierre blanche l’histoire du monde contemporain. Et comme l’a si bien dit le Dr Denis Mukwegue, président du jury qui a aussi décerné une mention d’honneur à Julienne Lusenge. Une militante des droits des femmes en RDC «c’est une leçon qu’elle laisse à l’histoire».
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