Prix Mo Ibrahim 2020 en Afrique – Recul de la gouvernance :  Evidemment avec les 3es mandats et les élections tronquées ou  truquées…

Prix Mo Ibrahim 2020 en Afrique – Recul de la gouvernance :  Evidemment avec les 3es mandats et les élections tronquées ou  truquées…

Non content que les présidents obtiennent difficilement le prestigieux Prix Mo Ibrahim, à ce jour seuls 5 présidents ont été honorés à savoir la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf, le Mozambicain Joachim Chissano, le Botswanais Festuz Mogae le Cap-Verdien Pedro Pires et le Namibien Hifikepunye Pohamba l’ont étrenné. Non gêné donc par cette réalité, voici que le continent patine, fait du surplace en matière de gouvernance. C’est ce qui ressort de l’Indice Ibrahim de la gouvernance africaine (IIAG) version 2020. Un instrument qui calcule annuellement les performances de gouvernances dans les 54 pays africains.

Malgré quelques embellies constatées d’ailleurs depuis 2010, avec 60% d’Africains qui vivent dans des pays où la gouvernance est mieux en 2019 qu’en 2020, et surtout certains pays qui ont «cartonné» tels la Côte d’Ivoire avec des progrès en développement humain et opportunités économiques, la Gambie et même le Zimbabwe, et surtout la Somalie où sévissent les shebabs, qui a amélioré son palmarès dans le domaine de la gouvernance depuis 2010, Idem pour l’Île Maurice, toujours 1er et l’Afrique du Sud qui néanmoins connaissent des essoufflements depuis 2015, malgré tout cela, le continent est malade de sa gouvernance constat de l’indice Mo Ibrahim.

Exceptés donc ces contre-exemples, dans la quasi-totalité des pays africains, les dirigeants n’ont pas su répondre aux besoins des populations dans des domaines fondamentaux que sont la santé, l’éducation et maintenant la sécurité.

L’avènement de la Covid-19 a exhumé une insigne carence, en matière d’offre sanitaire, en personnel, et plateaux techniques, et surtout en véritable politique sanitaire dans de nombreux pays africains.

L’école est devenue une usine à fabriquer du chômage, inadaptée qu’elle est avec l’emploi, et avec beaucoup de déchets entre le primaire et le supérieur ! Naturellement, l’IIAG a intégré l’intrusion sanglante du terrorisme en Afrique dans son évaluation de la gouvernance, puisqu’une des fonctions régaliennes d’un pouvoir dirigeant est d’assurer la sécurité des citoyens ! Or avec cette guerre oblique qui ensanglante le Sahel particulièrement, l’IIAG a constaté l’indigence et l’impréparation des armées face à cette guerre asymétrique. Même si ces derniers temps ces armées se sont aguerries.

Des milliers de victimes, des millions de déplacés internes, des villages-fantômes désertés par des habitants martyrisés, un Sahel en pleine guerre que ahanent à circonscrire des dirigeants, dont certains se plaisent à vouloir s’éterniser au pouvoir en charcutant leur constitution ! Voilà le décor constaté par l’IIAG 2020.

Si ce n’est par des élections trompe-l’œil pour se donner un vernis de démocrate. Evidemment, le cas des 3es mandats qui font leur retour, n’arrangeront pas cette gouvernance. Car se maintenir au forceps au pouvoir, gouverner par la force avec des élections volées, sont aux antipodes de la possibilité d’une gouvernance vertueuse.

La gouvernance recule, parce que la démocratie, sous son aspect siripeux d’élections régulières, et de pseudo alternances, cache un mal pernicieux, une démocratie godillot et des dirigeants discrédités… c’est en jouant à fond la démocratie, avec la mobilité politique, économique et intellectuelle que la gouvernance progressera. 

Sam Chris

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