Les juges vont-ils suivre le réquisitoire du procureur de la République dans ce que Me William Bourdon appelle «un dossier caricatural qu’emblématique» ? En effet il a requis la condamnation du vice-président de Guinée-Equatoriale Teodorino Obiang à 4 ans de prison et à 30 millions d’Euros d’amende et un mandat d’amener, même si l’intéressé n’était pas à l’audience.
Ce n’est pas encore l’épilogue de cette croisade contre les grands kleptocrates africains, que l’on a aggloméré en un doux euphémisme de Biens mal acquis (BMA).
Mais c’est tout de même une petite victoire pour les avocats des parties civiles, la coalition CORED et SHERPA, qui, depuis des années traquent sans répit, tous ces responsables qui s’amusent avec les deniers publics de leurs pays, durement acquis, par la vente du pétrole ou la mendicité auprès des partenaires extérieurs.
Il faut dire que Teodorin Obiang n’est pas n’importe qui, c’est le fils de celui qui régente cet autre éponge pétrolier du Golfe de l’Equateur, depuis 1979. Par ses frasques dans les capitales européennes et ailleurs, ses dépenses somptuaires et les virements d’argent public sur ses comptes personnels, via des sociétés écran, celui qui aspire à remplacer son père, avait fini par attirer l’attention que l’on ne pouvait pas se permettre un tel gaspillage, avec de l’argent acquis à la sueur de son front.
En le jugeant, le tribunal veut en faire un exemple, mais comparé aux gros poissons qui se la coulent encore douce, que les hérauts de cette intrépide bataille veulent astreindre devant la justice, ce fils de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo est un alevin. A quand le retour des gros bonnets, quand on sait que plus on avance dans la fouille des BMA, plus, on découvre un monde d’entrelacs, ou des relations insoupçonnées seront démasquées ?
Mais déjà, c’est toujours bon, ce genre de procès qui se poursuit d’ailleurs, car il est dissuasif.
La REDACTION
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