C’est un nouveau procès en lien avec le génocide rwandais qui vient de s’ouvrir en France. Depuis hier lundi 22 novembre 2021, un ex-chauffeur franco-rwandais est jugé par la justice française pour «complicité» de génocide. Il est accusé d’avoir intentionnellement aidé des génocidaires à perpétrer l’une des pires tragédies du 20e siècle.
Aujourd’hui âgé de 60 ans, Claude Muhayimana était au moment des faits, en 1994 chauffeur de l’hôtel Guest House à Kibuye, sur les rives du lac Kivu. L’homme aurait assisté sciemment des miliciens en assurant à plusieurs reprises leur transport sur les lieux de massacres dans la préfecture de Kibuye, les collines de Karongi, Gitwa et Bisesero (Ouest), où des dizaines de milliers de personnes ont été exterminées dans des conditions effroyables.
C’est donc un nouveau présumé génocidaire que Paris a déniché et envoyé sur le ban des accusés afin qu’il réponde des accusations qui pèsent contre lui. Après Félicien Kabuga, arrêté en mai 2020 près de Paris c’est autour d’un autre accusé d’être jugé en France. Ce procès est aussi la preuve que la France longtemps indexée d’avoir assisté sans bouger le moindre doigt aux massacres est décidée à laver son image et redorer son blason dans cette sombre tragédie qui n’a pas encore livré ses secrets. Sans doute, le dégel entre Paris et Kigali, dont le couronnement fut la visite du président Macron à Kigali (le 27 mai 2021) a porté ses fruits et c’est à l’honneur des deux pays de sortir du placard les fantômes qui jonchent l’axe Kigali-Paris depuis 1994 et empoisonnent les relations.
La rédaction
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