Procès de l’ex-Premier ministre Matata Ponyo en RD Congo : Une forte exhalaison politique

Procès de l’ex-Premier ministre Matata Ponyo en RD Congo : Une forte exhalaison politique

Evidemment, 115 millions de dollars, c’est un gros pactole et cette somme qui a été mal utilisée ou dissipée pour les travaux du Projet pilote agroalimentaire  de Bukanga Lonzo en RD Congo, alors que Matata Ponyo était premier ministre, doit être éclaircie par des réponses aux questions suivantes:

– Pourquoi les œuvres n’ont pas été réalisées, alors que l’argent a disparu ? Où sont rentrés les décaissements dévolus à la construction de cette usine alimentaire ? Dans cette RD Congo où tout est gigantesque à l’image du pays, une telle somme représente beaucoup.

Et si on considère que le président Félix Tshisekedi a placé son magistère sous le signe du nettoyage des écuries rancies de l’Administration, y compris au sommet de l’Etat, on peut comprendre le jugement de l’ex-chef de gouvernement. Nul n’est au-dessus des lois de la République. Même l’ancien dircab de la présidence, Vital Kamérhé est passé sous les fourches caudines de la justice, avant d’être libéré.

D’abord ouvert en novembre 2021 devant la Cour constitutionnelle, la haute cour s’était déclarée incompétente à juger un ex-premier ministre qui, plus est, ses actes alors qu’il était en exercice de ses fonctions. Et comme les décisions de cette cour sont insusceptibles de recours, la Cour de cassation lui avait emboîté le pas.

D’où vient alors que près de 2 années après, on revienne sur une affaire qu’on peut dire classée ? Tout en évoquant un «vide juridique» et considérant que ce procès n’a pas lieu d’être, les avocats de l’ex-PM invoquent un jugement politique. A 4 mois d’une présidentielle, celle du 20 décembre, à laquelle Matata Ponyo est candidat, il y a une forte exhalaison de parfum politique.

En tout cas, pour l’ex-chef de gouvernement de Kabila fils, qui n’était pas hier dans le box des accusés, il est dans son fief à Kindu, pour lui comme pour ses partisans, c’est un adversaire politique qu’on veut abattre. Pourtant, 2 ministres Wiviane Mimba et Patrice Kiteba, ainsi que l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, Déogratias Mutombo, ainsi que le Sud-africain Christo Grobler étaient présents hier.

Renvoyé au 4 septembre, même si  certains pointent une stratégie du crapeau aux joues enflées ou celle de l’évitement qu’a adopté selon certains, le patron du Leadership et gouvernance pour le développement (LGD) il est clair que l’accusé, à défaut de gagner, peut être un faiseur de roi donc un saurien du fleuve Congo qui dérange. Et si le pouvoir en place, parle d’une affaire de justice, à la Cour constitutionnelle, il y a comme un malaise, car, les mêmes grands juges, qui avaient dit le droit en novembre 2021, se retrouvent à se prononcer sur le même dossier et la même personne !

Autant dire que, d’aucuns y voient une affaire du même genre que celles qui collent aux souliers de proches de Moïse Katumbi, autant, pour les mêmes, on n’est pas loin de cela avec Matata Ponyo. Que diront les hauts magistrats le 4 septembre ? Patience.

 

La REDACTION

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