Reprise chahutée du procès du putsch manqué et énième report pour le 14 juin car on a beaucoup pinaillé sur les déports d’avocats notamment les cas du cerveau du putsch le général Gilbert Diendéré, des sieurs Relwindé Compaoré et Nobila Sawadogo
L’auteur principal du putsch du 16 septembre, le général Gilbert Diendéré, en dépit d’un bref séjour médical était face à ses juges hier 12 juin et a réclamé la présence de ses anciens avocats.
Suspendu le 25 mai dernier, le procès du putsch manqué du 16 septembre 2015 devrait reprendre le mardi 12 juin 2018 avec l’interrogatoire des accusés. Il n’en est rien, car l’audience sera une fois de plus renvoyée au jeudi 14 juin à 11 heures. A cette date, le Tribunal va donner lecture de la décision prise suite à la demande de renvoi du procès faite par Me Bonkoungou qui sera soutenu par les conseils de la défense. En rappel, Il s’agit de deux accusés à savoir Relwindé Compaoré et l’ex-bâtonnier, Mamadou Traoré qui se sont retrouvés sans conseil. Le conseil du premier, avocat commis d’office a été déchargé du dossier par le bâtonnier pour des raisons que nous expliquerons un peu plus bas, et le second s’étant déporté. Si le président du Tribunal, Seydou Ouédraogo a promis que diligence sera faite pour que des avocats soient commis d’office auprès des deux prévenus, et a voulu continuer l’audience en rentrant dans le fond du sujet avec l’interrogatoire ; il sera interpellé par la défense, en premier Me Bonkoungou, qui va estimer qu’il y a une violation de la loi. L’avocat en question bien que n’étant pas constitué aux côtés ni de Relwindé Compaoré, ni de Mamadou Traoré va demander au président du Tribunal de renvoyer le procès à une date ultérieure, afin de permettre au bâtonnier de commettre aux côtés des deux, des conseils pouvant les assister. Afin d’amener Seydou Ouédraogo à aller dans le même sens que lui, il évoque l’article 43 de la loi 041-2017 de la Chambre criminelle qui dit que : « En audience, la présence d’un avocat est obligatoire». Se basant donc sur cette disposition Me Bonkoungou a confié qu’un procès ne peut pas se tenir sans la présence d’un avocat. Il dit ne pas comprendre pourquoi le patron des lieux veut faire exception à cette loi qui l’oblige pourtant à faire diligence afin que les accusés qui se retrouvent sans conseil, puissent être assistés. Espérant qu’il n’ira pas frontalement contre cette disposition, il lui a demandé de respecter l’article 43.
Bien entendu, le parquet militaire comme la partie civile ne partageront pas l’avis de la défense et vont apporter leurs arguments.
Le général Gilbert Diendéré a recontacté ses avocats
Il faut dire que l’audience de ce mardi 12 juin 2018 a été ouverte par la lecture d’une correspondance adressée au Tribunal par le bâtonnier Mamadou Sawadogo. Dans ladite correspondance, il décharge Me Mamdou Keïta et Me Samuel Guitanga, commis d’office aux côtés des accusés Gilbert Diendéré, Nobila Sawadogo et Relwindé Compaoré. Il faut rappeler qu’à l’audience précédente, ces avocats commis d’office ont émis le souhait de se voir décharger du dossier, car les accusés qu’ils sont censés assister ont émis le souhait de continuer avec leurs anciens conseils. Dans ladite correspondance donc, le bâtonnier justifie cette décision du fait que la confiance n’existant pas entre les prévenus et leurs conseils ; «l’on ne peut ni assister ni représenter quelqu’un sans sa collaboration», a-t-il indiqué. Il rappelle que le rôle de l’Etat n’est pas d’obliger un accusé à avoir un avocat ; en conséquence, il n’y a pas lieu de maintenir les deux avocats a-t-il soutenu.
Invité à la barre, le général Gilbert Diendéré va reconnaître, qu’il s’est opposé à ce que le commis d’office assure sa défense. Il confie par la même occasion, avoir recontacté son conseil qui s’était déporté et qui a accepté se reconstituer à ses côtés. C’est le même son de cloche avec Nobila Sawadogo. Relwindé Compaoré quant à lui, va confier qu’il n’a jamais refusé les services de son commis d’office, ce qui fait qu’il se retrouve sans conseil. Cette déclaration va étonner le parquet militaire qui n’a pas manqué de lui poser la question de savoir pourquoi à l’audience précédente, il ne l’a pas signifié. Tout compte fait, il va demander au Tribunal de faire diligence auprès de l’ex-bâtonnier Mamadou Traoré pour qu’un avocat commis d’office soit constitué à ses côtés. C’est une demande que va accepter le Tribunal.
Ce dernier assis dans le box des accusés, verra son avocat, Me Sylvère Kiemtaremboumbou se déporter. Diligence sera faite afin qu’un commis d’office soit constitué à ses côtés.
Thierry AGBODJAN et Boureima Sawadogo
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