Procès massacre du 28 septembre à Conakry : «Déresponsabilisation» comme ligne de Défense et répit pour Dadis

Procès massacre du 28 septembre à Conakry : «Déresponsabilisation» comme ligne de Défense et répit pour Dadis

Après les feux nouveaux des parties civiles la semaine dernière, place à un peu de souffle pour Dadis Camara, qui est à sa 11e comparution hier 17 janvier 2023 depuis le début du procès du massacre du 28 septembre 2009. En effet, plus de questions d’éclaircissements et d’insistance des conseils des victimes, lesquels interrogatoires mettaient soit à mal l’ex-président du CNDD ou le faisait sortir quasiment de ses gonds.

Et la ligne de sa défense était toute simple : poser des questions lisses et égrener des argumentaires qui «déresponsabilisent» Dadis telle est la posture de cette défense, sur laquelle pratiquement ses avocats ont surfé.

Dadis ne peut que se fier aux rapports de ses collaborateurs et ceux qu’il a responsabilisés … L’ex-président de la Transition guinéenne ne gérait ni le ministère de la Sécurité, ni celui de la Santé… et si on oublie tous ces membres du gouvernement, et on ne «voit» que Dadis, cela ne peut être qu’un acharnement, tels sont entre autres le mur de défense des avocats du principal accusé du cauchemar tragique d’il y a 13 ans.

C’est de bonne guerre pour une Défense de dégager la responsabilité d’un client, surtout dans un procès criminel, ou ledit client qui était le n°1 du pays risque gros.

Cependant à l’analyse, ces questions qui caressent Dadis dans le sens du poil, ne volent pas haut. Car lorsqu’on est président d’un pays, même intérimaire, surtout si on a pris ce pouvoir par les armes fut-ce-t-il sur le cadavre de «l’ex-président», Lassana Conté, on demeure malgré tout le premier responsable de ce qui advient dans ce pays.

En attendant le reste des arguments de la défense, les plaidoiries, le réquisitoire et le délibéré, d’ores et déjà Dadis, en tant que président n’est peut-être pas coupable (par extraordinaire, si cela se trouve) mais il était responsable de la Guinée et de facto de ce qui arrive bien comme mauvais.

Car les Tiégboro Camara, Toumba Diakité et autre Claude Pivi, alias Coplan et leurs sicaires qui auraient occis ces 157 pauvres hères du stade du 28-Septembre, et perpétré ces viols répondaient de qui ? Mais de Dadis pardi ! Si à l’époque de ces gravissimes faits, Dadis avait diligenté une enquête, et juger les fautifs, il en aurait été quitte et aujourd’hui, on ne parlerait pas de ce procès. Mais voilà rien de tout cela n’a été fait et au demeurant, à une question la semaine dernière d’une avocate de la partie civile, sur une éventuelle enquête, ou sur la posture du ministère de la Sécurité à l’époque des faits, Dadis a piqué une colère vive. Signe que l’avocate avait appliqué un couteau rougeoyant dans la plaie qui fait mal.

Dans un tel jugement criminel, il y a toujours les commanditaires et les exécutants. Et viendra le moment où le Tribunal siégeant à Conakry aura à répondre au vu des minutes du procès sur la question : qui a donné l’ordre d’aller commettre une telle forfaiture abjecte ? Qui sont ceux qui sont allés exécuter cette sale besogne ? Et en son âme et conscience, le Tribunal tranchera et délibérera. Il y a toujours dans ce genre d’actes, les gros poissons et les alevins.

Dadis et toute sa cohorte de défense ne doivent pas l’oublier. Pour que la Guinée puisse tourner la page, et se réconcilier avec elle-même, il faut que la Justice, la vraie passe ! 

La REDACTION

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