Le 16 mai dernier alors qu’il était attendu pour son procès pour viols et menaces de mort envers une masseuse Adji Sarr, Ousmane Sonko s’était claquemuré à son domicile casamançais du quartier Nema, cerné par des gardiens de circonstance, ses propres militants, y compris des femmes, qui jouent tant aux vigiles que cuisinières pour les partisans présents.
Une absence sans surprise puisque déjà la veille, le 15 mai, il était aux abonnés absents au greffe du Tribunal, pour un besoin impératif d’identification de sa personne, selon l’article 299 du code pénal sénégalais. Motifs de ces faux bons : «Les conditions de sa sécurité ne sont pas remplies».
Attendu aujourd’hui 23 mai pour le même procès, le doute est permis quant au déplacement du leader du PASTEF devant les juges du Tribunal criminel siégeant dans la capitale sénégalaise, la circonspection est là parce que le célèbre reclus de Ziguinchor semble ne plus vouloir déférer aux convocations de la justice au motif qu’en plus de sa sécurité non assurée, les juges rouleraient pour le pouvoir sénégalais.
Une relation incestueuse que pointe Ousmane Sonko, et pas seulement lui, l’opposition à travers sa coalition Yewwi Askan Wi estime également qu’au Sénégal s’est installée une justice vermoulue bras séculier du pouvoir pour casser les opposants.
Naturellement, toutes ces considérations peuvent-être vraies mais peuvent-elles justifier, qu’un prétendant à la magistrature suprême refuse de se présenter devant les juges ? Non, la justice reste la justice, avec ses insuffisances et à ce niveau de prétention, on ne peut pas mettre entre parenthèse ce pillier de la démocratie et vouloir un jour s’installer dans le fauteuil présidentiel !
Ceci étant, il faut aussi dire que le Sénégal actuellement avec cette affaire du 3e mandat qu’on prête au sortant n’arrange pas les choses. Car si cela se confirmait, ce serait la Loi fondamentale qui aurait ainsi été ignorée par le président Macky Sall, et quand un chef d’Etat sortant jongle avec la Constitution, c’est la porte ouverte pour les opposants de narquer la justice. Par exemple, l’arbre à palabre annoncée pour le 30 mai par le président Macky Sall, parlera de tous les sujets, sauf justement celui qui fait grincer des dents, le 3e mandat. D’ores et déjà, Yewwi Askan Wi (sauf Khalifa Sall) ont décliné ce dialogue.
Alors, se présentera-t-il aujourd’hui 23 mai ou pas ? Comment ? Naturellement ou en faisant encore un grand ramdam sur la route du Tribunal ? Où va d’ailleurs le Sénégal avec ça ? Le 16 mai dernier, il y a eu 3 victimes 2 à Ziguinchor, 1 aux faubourgs de Dakar. Le chemin qui mène Ousmane Sonko vers le Tribunal est d’ailleurs toujours jonché de manifestations violentes et de victimes.
Rien ne peut empêcher qu’aujourd’hui ne soit mardi 23 mai 2023, sur quel pied se lèveront les Sénégalais avec ce procès Sonko ? Et apparemment, ces péripéties judiciaires de l’opposant n°1 et ce dialogue lancé par le chef de l’Etat pour fin mai sont autant de saltos. Reste à savoir comment le Sénégal va retomber sur ses 2 pieds.
La REDACTION
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