Procès putsch manqué : Cinq accusés dont le Touareg, concernés par une seconde audition

Procès putsch manqué : Cinq accusés dont le Touareg, concernés par une seconde audition

Interrompu le mardi dernier avant son terme, l’interrogatoire du général qui tirait certainement vers sa fin n’a pu se poursuivre le mercredi 16 janvier 2019, à la salle des banquets de Ouaga 2000. en effet, les avocats du général, qui avaient tous claqué la porte la veille, ne se sont pas présentés lors de cette audience ; ce qui fait que le flou demeure sur la suite qui sera réservée à cette affaire car l’accusé n’ayant pas été remercié à l’instar des autres par le tribunal. Sur les trois demandes de mise en liberté provisoire introduites également la veille, deux ont été jugées recevables. aussi, cinq accusés pas des moindres seront concernés par une seconde phase d’interrogatoire qui débute lundi prochain.

« Le général de brigade Djibrill Bassolé reviendra-t-il à la barre ?», «c’est une question à laquelle bon nombre d’observateurs avertis de ce procès continuent de s’interroger sans avoir la réponse». Elle a son sens et mérite bien d’être posée, car il y a un flou artistique sur le sort réservé à l’ancien ministre des Affaires étrangères, après l’incident qui a occasionné le départ de ses conseils. Ce qui est d’autant plus exaspérant est que le président du tribunal Seidou Ouédraogo n’a donné aucune précision là-dessus.

Constatant le retrait des avocats du mis en cause, (et le général seul à la barre assis sur sa chaise), le président s’était juste contenté de dire à celui-ci de rejoindre le box des accusés sans lui demander s’il a un dernier mot ou le remercier comme il en a été pour les autres. Passé donc cet épisode, à l’entame de l’audience d’hier mercredi, les avocats du général Bassolé à la grande surprise, ont tous brillé par leur absence.

Stratégie de défense (parce que ne voulant pas permettre au parquet de répliquer à leurs observations) ou défiance à l’endroit du tribunal, nous n’en savons rien. Mais, ayant été témoin de l’incident du mardi et entendu les déclarations des uns et des autres nous pouvons en déduire que les conseils du natif de Nouna n’entendent plus reprendre cet interrogatoire, qui était presque terminé.

Mais que cela ne tienne, nous osons croire que le président du tribunal Seidou Ouédraogo nous situera davantage sur ce cas particulier dans les prochains jours. Cependant, l’absence des avocats de la défense en cette matinée n’a nullement pas empêché l’audience de se poursuivre même si elle n’a duré que quelques dizaines de minutes, le temps de délibérer sur des demandes de mise en liberté provisoire et de livrer d’autres informations.

Ainsi donc, sur les trois demandes qui ont été soumises à l’appréciation des membres du tribunal, deux ont été jugées recevables. Minata Guelwaré et le soldat de 1ère classe Ly Amadou sont les heureux bénéficiaires de la mesure tandis que le sieur Yacouba Kinda a vu sa demande rejetée.

Ce commerçant, qui vient de faire son entrée dans la procédure (il a été cité le 9 janvier dernier par le procureur à comparaître) restera donc en détention pour la suite. Par ailleurs, à en croire le président du tribunal, une disjonction de procédure sera appliquée au sergent Lamoussa Badoum et à Yacouba Kinda. Ce qui veut dire que leurs cas seront examinés au cours d’une autre session que celle qui se déroule actuellement (général Gilbert Diendéré et 83 autres). Appelé d’ailleurs à la barre, le sergent Badoum a saisi l’occasion d’informer le président Ouédraogo que l’ex-bâtonnier sénégalais Me Yérim Thiam est constitué désormais à ses côtés pour assurer sa défense. En rappel, suite au déport de son avocat, Me Stéphane Ouédraogo, le sergent avait sollicité au tribunal qu’on lui commette un autre. Cinq accusés, dont Badiel, Nion, le Touareg… font leur retour à la barre !

Avant de renvoyer l’audience au lundi 21 janvier 2019, le président du tribunal a porté à l’attention de l’assistance que cinq accusés, pas des moindres, reviendront à la barre pour faire à nouveau leurs dépositions. A l’entendre, cette seconde phase d’interrogatoire qui débute le lundi à 9 heures va concerner l’adjudant-chef major Eloi Badiel, l’adjudant Jean Florent Nion, le sergent- chef Roger Koussoubé dit le Touareg, le sergent-chef Lawoko Mohamed Zerbo et le caporal Dah Sami.

Toutefois, nous espérons que les déclarations que ces derniers, qui ont joué chacun en ce qui le concerne un rôle pas négligeable dans les événements des 16 septembre et jours suivants ont à cœur de refaire contribueront à la manifestation de cette vérité qui tarde toujours à se manifester après la première phase qui a vu défilé 74 accusés à la barre. Pour l’avocat du sergent-chef Zerbo avec qui nous avons pu nous entretenir, son client ne revient pas parce qu’il a eu à faire de la rétention d’informations. Selon Me Idrissa Badini, son client, qui fut le premier accusé à comparaître ; et après avoir écouté ses coaccusés dont certains se sont déchargés sur lui a émis le souhait de revenir dans le but de faire des déclarations très importantes.

Notamment, poursuit- il, prouver qu’il n’a jamais fait partie d’un commando invisible. Sur ce, l’audience a été suspende avant midi par le président du tribunal. Elle reprendra le lundi 21 janvier 2019, au tribunal militaire de Ouaga 2000 avec le début de cette seconde phase d’interrogatoire.

Boureima SAWADOGO et Omar SALIA

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