Procès putsch manqué de septembre 2015 :  Enfin sonne le carillon de la justice !

Procès putsch manqué de septembre 2015 : Enfin sonne le carillon de la justice !

Deux années d’instruction, de mises en liberté provisoire, de requalifications des faits, de pressions médiatiques, politiques, et internationales auront été nécessaires pour aboutir, ce mardi 27 février 2018, à ce procès du putsch manqué du 16 septembre 2015.

Un jugement qui fera date, de par les chefs d’inculpation que par la qualité des prévenus. Certes, ce n’est pas une première au Burkina Faso, car même sous le régime déchu, il y a eu le procès du putschiste, Ouali Luther et Cie, mais pour ce coup-ci, c’est véritablement un méga-procès de 84 prévenus composés …hiérarques du pouvoir de Blaise Compaoré et surtout, d’une partie de sa garde prétorienne le RSP au premier chef duquel se trouve le général Gilbert Diendéré. (Lire page 4).

C’est un jugement qui sera épié tant au microscope qu’au télescope, d’abord pour la gravité des faits, les conséquences qu’ils ont engendrées, mais aussi parce que c’set une juridiction d’exception qui aura à connaître de ces délits gravissimes : le Tribunal militaire, un tribunal qui aura connu quelques couacs à l’allumage, si fait que d’aucuns en appellent à sa suppression, tel un Hermann Yaméogo. Du reste, la nouvelle mouture de la Constitution de la Ve République l’a biffée. Délocalisé dans la salle des Banquets de Ouaga 2000, ce procès reposera la problématique de l’indépendance de la justice, et les querelles sur la supposée vraie ou fausse immixtion de l’Exécutif dans son fonctionnement. Beaucoup de Burkinabè n’y croyaient d’ailleurs plus, estimant qu’avec les libérations provisoires accordées selon eux à tire-larigot et la volonté de réconciliation, si ce n’est une certaine complicité entre anciens camarades, il serait impossible de juger tous ces responsables sans éclabousser les princes du moment. Bref pour beaucoup, il y avait loin des principes à la réalité. Pourtant, le carillon de la justice sonne aujourd’hui du côté de la salle des Banquets. Si douloureux, inopportun, voire gênant que puisse paraître ce procès, il est impératif que la lumière éclaire, ce putsch du 16 septembre 2015. Afin que les Burkinabè cessent de regarder dans le rétroviseur judiciaire mais dans plutôt dans son pare-brise Mais attention que chaque Burkinabè, sache que la justice humaine est la recherche permanente, de l’injustice minimale, c’est pourquoi on doit s’attendre que comme l’enfer en est pavé, la salle des Banquets le soient aussi de bonnes intentions. Et accepter donc les verdicts comme l’autorité de la chose jugée si bien sûr, les choses se déroulent dans les règles de l’art.

Zowenmanogo Zoungrana

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