Procès putsch manqué de septembre 2015 :  L’ambiance hier à la salle des Banquets et alentours

Procès putsch manqué de septembre 2015 : L’ambiance hier à la salle des Banquets et alentours

C’est aujourd’hui mardi 27 février 2018 que débute le procès du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso. Hier lundi, dans l’après-midi, l’heure était aux derniers réglages dans la salle des Banquets de Ouaga 2000, lieu qui doit abriter l’audience.

Autour de 15 heures, hierlundi 26 février 2018, au moment où nous arrivions sur les lieux, des ouvriers sont en train de faire les dernières installations dans   la grande salle.Quelques véhicules dont un de la Brigade nationale de sapeurs-pompiers (BNSP)  et un autre de la gendarmerie nationale, sont stationnés aux alentours du bâtiment.

Impossible pour une personne étrangèred’avoir accès à l’intérieur de la salle. Des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS), postés à l’entrée principale, côté ouest, nous apprennent que instruction leur a été donnée de ne laisser personne entrer, à l’exception de ceux commis aux derniers réglages.

Toutefois, l’un des éléments de FDS nous informe qu’il n’y a plus grand-chose comme boulot à l’intérieur. Selon lui, tout est pratiquement fin prêt pour que le procès démarre effectivement demainmatin.Le même agent nous renseigne que la salle a été aménagée pour accueillir 900 personnes, précisant que la place réservée pour les journalistes et les avocats peut contenir 300 personnes.Et d’ajouter que le reste des places est réservé au public attendu au procès.Notre interlocuteur nous montre également un chapiteau dressé à une cinquantaine de mètres au Nord de la salle des Banquets, avant d’indiquer que cet endroit devrait accueillir une partie du public venue assister au procès.

Perçu par beaucoup d’observateurs comme le procès du siècle au Burkina Faso, le procès qui s’ouvre aujourd’hui à Ouagadougou,  ne cesse d’alimenter les conversations.Durant la semaine écoulée, plusieurs structures, notamment les partis politiques et Organisations de la société civile (OSC), ont animé des conférences de presse pour se prononcer sur ce procès.Face aux journalistes, des acteurs politiques ou membres d’OSC ont élevé la voix, invitant la justice militaire de Ouagadougou à un procès impartial et équitable.

Gilbert Diendéré et les 83 autres

Dans un communiqué rendu public le 29 décembre 2017, la justice militaire précise que le procès concerne le général Gilbert Diendéré (considéré comme le cerveau du putsch) et 83 autres accusés.Délocalisée dans la salle des Banquets de Ouaga 2000 (quartier situé au sud de la capitale burkinabè), l’audience est ouverte au public.

Les accusés dont la liste est affichée à l’entrée principale de la salle sont poursuivis pour,entre autres, «attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires, dégradation de biens appartenant à autrui, trahison, incitation à commettre des actes contraires au règlement et à la discipline, violence et voies de fait sur autrui, ou de complicité de ces infractions».

Le coup d’Etat du 16 septembre 2015 au Burkina Faso avait fait 15 décès et 114 blessés, selon la Coordination des associations pour l’assistance et le secours populaire (CAASP). Les enquêtes consécutives au putsch manqué avaient permis l’interpellation d’une centaine de personnes dont la plupart ont par la suite été blanchies ou ont bénéficié d’une liberté provisoire.

Le général Gilbert Diendéré, considéré comme le  cerveau du coup d’Etat, est toujours détenu à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA). Quant au général Djibrill Bassolé, il est assigné  en résidence surveillée depuis le 11 octobre 2017, après avoir passé deux ans à la MACA. Sur la liste affichée à la devanture de la salle d’audience que nous avons consultée hier lundi, il ressort que 8 personnes sont en fuite.

Alexandre TRAORE

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