Procès Vincent Dabilgou : Apollinaire Compaoré et EBOMAF : «Nous n’avons pas soutenu financièrement l’ex-ministre des Transports»

Procès Vincent Dabilgou : Apollinaire Compaoré et EBOMAF : «Nous n’avons pas soutenu financièrement l’ex-ministre des Transports»

Le procès de l’ex-ministre des Transports, Vincent Dabilgou et ses co-accusés, poursuivis pour financement occulte de parti politique et détournement de deniers publics, s’est poursuivi hier 29 juin 2023, avec les auditions des témoins. Sont passés entre autres à la barre, les opérateurs économiques Apollinaire Compaoré, Président directeur général (PDG) de WendKuni Bank International (WBI) et Mahamadou Bonkoungou, Président directeur général (PDG) du groupe EBOMAF. Aucun des deux n’a reconnu avoir soutenu l’accusé financièrement ou sous d’autres formes que ce soit, lors de la campagne électorale de 2020.

 

On se rappelle que pour sa défense, le principal accusé dans ce dossier, l’ex-ministre des Transports, Vincent Dabilgou, avait déclaré avoir reçu 2 millions de francs CFA de la part de Apollinaire Compaoré, PDG multicartes et patron des patrons du Burkina. Lors de sa déposition, le témoin qui a indiqué connaitre très bien le prévenu, n’a pas réfuté ses affirmations. Il a estimé qu’il est possible qu’il lui ait donné les 2 millions en question, mais a relativisé en déclarant ne plus se souvenir. Pour ce qui est des motos qu’il lui aurait offertes, le témoin est catégorique : «je n’ai pas remis d’engins à Vincent Dabilgou».

A sa suite, c’est le Président directeur général (PDG) du groupe EBOMAF, le tycoon financier Mahamadou Bonkoungou, qui a témoigné. Sans tergiverser, il a déclaré devant le Tribunal, n’avoir soutenu l’accusé ni en numéraire, ni sous d’autres formes pendant la campagne. A travers donc ce témoignage, Ebomaf s’inscrit donc en faux par  rapport à ce que l’ex-ministre a dit, selon laquelle, il lui a fait don de 20 millions de francs CFA et de motos. En tant qu’opérateur économique et comme d’autres dans le monde des affaires, EBOMAF dit recevoir des doléances de nombreuses personnes, auxquelles il répond favorablement. Dans ce cadre peut-être, il aurait soutenu Vincent Dabilgou, pour un projet dans son village. Mais lui avoir remis 20 millions de francs CFA, il est ferme là-dessus.  D’ailleurs a-t-il précisé, il l’a aidé à se procurer un véhicule de marque 4/4 quand il était ministre de l’Habitat, après qu’il ait sollicité son aide.

Témoignages  des employés de commerce de motos

Un autre témoignage qui contrédit le président du NTD, c’est celui de Seydou Compaoré. Devant le président du Tribunal, ce dernier a confirmé avoir rencontré l’ex-ministre, lui avoir livré des motos, et que c’est le compte ECOBANK du département des Transports, qui a servi au payement des factures. A l’époque, il travaillait dans une société de vente de motos, détenue par des Indiens. L’employé de commerce a reconnu avoir fait trois livraisons de motos au siège du NTD. Les deux premières étaient de 30 motos et la dernière 6, toutes de marque Crypton.

Face au refus du prévenu de reconnaître les faits, et surtout sa position qui est de n’avoir jamais rencontré le témoin,et n’avoir jamais communiqué avec lui, le procureur général a présenté les numéros des deux hommes et l’historique des appels, montrant 4 appels effectués entre eux en octobre 2020. Un autre témoin qui a enfoncé l’accusé est Joël Yaméogo. Il était responsable à Mégamonde. Il a affirmé avoir livré 75 motos au NTD sur instruction de son supérieur à lui. Il a indiqué qu’il établissait des bons de livraison, qui sont automatiquement facturés. Et de préciser qu’il ne s’agissait en aucun cas, de dons de motos de sa société au parti. Sous réserve, il a déclaré que sur les 75 motos, seulement 10 ont été payées en espèce.  Des motos ont bel et bien été livrées au siège du NTD, si on s’en tient au témoignage du directeur du siège du parti, M. Regtoumda. Il a reconnu avoir reçu entre 50 à 65 motos dont le ministre l’a probablement informé. «Il m’a parfois appelé pour me dire de me débrouiller pour être au siège du parti, parce qu’il y a des motos qui seront livrées».

Edoé MENSAH-DOMKPIN

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