Processus électoral en Côte d’Ivoire : un million de primo-votants enrôlés lors du recensement

Processus électoral en Côte d’Ivoire : un million de primo-votants enrôlés lors du recensement

 

 

 

La Côte d’Ivoire a dévoilé les résultats de son recensement électoral et marque l’inscription de 943 157 nouveaux électeurs. Ce chiffre représente une augmentation significative par rapport à l’année précédente, où seuls 575 489 primo-votants avaient été enregistrés. Si ces chiffres traduisent un certain engouement pour le processus démocratique, ils ne font pas l’unanimité parmi les acteurs politiques.

La Commission électorale indépendante (CEI) se félicite de cette avancée. Siaka Bamba, 4ᵉ vice-président de la CEI, a salué ces résultats comme une « nette progression », soulignant l’effort collectif des agents de terrain et des populations. Selon lui, les chiffres obtenus représentent une étape encourageante dans la préparation des élections à venir, malgré un potentiel électoral encore largement inexploité.

Du côté de l’opposition conduite  par le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI, on est amer et on dénonce une gestion calamiteuse du processus. Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du PPA-CI, a dénoncé l’arrêt prématuré des inscriptions alors que les centres connaissaient une forte affluence dans les derniers jours. Pour lui, une prolongation de trois mois serait nécessaire pour permettre à davantage d’Ivoiriens de s’inscrire. L’opposition estime également que la CEI, dans sa forme actuelle, pourrait compromettre la crédibilité des élections. Dano Djédjé a ainsi proposé une réforme en profondeur ou une dissolution de l’institution, afin d’éviter les tensions post-électorales qui ont marqué les précédentes échéances, notamment celles de 2010 et 2020.

Le gouvernement, par la voix de son porte-parole Amadou Coulibaly, rejette cette demande. Il affirme que toutes les conditions nécessaires au bon déroulement des élections ont été réunies. Coulibaly insiste sur le respect des délais constitutionnels et souligne l’importance pour les jeunes de s’impliquer davantage dans le processus électoral.

La CEI visait l’enregistrement de 4,5 millions de nouveaux électeurs. Cependant, avec moins d’un quart de cet objectif réalisé, des observateurs pointent un désintérêt croissant des citoyens pour la politique, aggravé par des défis logistiques et un climat de méfiance généralisée. Ces tensions rappellent les précédentes élections, notamment celles de 2010 marquées par une crise post-électorale ayant fait plus de 3 000 morts.

En 2020, le scrutin présidentiel avait également suscité des controverses, avec des appels au boycott et des manifestations. En dépit des efforts déployés par la CEI et les partis politiques pour mobiliser les citoyens, la participation électorale reste un grand défi en Côte d’Ivoire Certains analystes soulignent que la désillusion des électeurs face aux promesses non tenues et aux querelles politiques pourrait expliquer ce désintérêt.

Avec un électorat en pleine expansion, les élections à venir revêtent une grande importance pour la stabilité politique et sociale du pays. La transparence et l’inclusivité du processus électoral seront déterminantes pour prévenir de nouvelles crises. Face aux critiques récurrentes, la question d’une réforme de la CEI pourrait ressurgir après les élection.

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