Projet d’alliance PDCI-FPI en Côte d’Ivoire : Les vieux amours ne meurent jamais

Projet d’alliance PDCI-FPI en Côte d’Ivoire : Les vieux amours ne meurent jamais

«L’alliance RHDP qui date de 2005 n’existe plus». «Nous nous sommes séparés après beaucoup de divergences». C’est la substance des propos de l’ancien président ivoirien, Henri Konan Bédié, lors de sa dernière interview en date du vendredi 14 décembre 2018. Le sphinx de Daoukro a ainsi confirmé la rupture de l’union de son parti (PDCI) avec celui du locataire du palais de Cocody le RDR d’Alassane Ouattara. Cette alliance qui avait débouché sur la création du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) n’est plus d’actualité. Ainsi, après 13 années de collaboration, le RHDP qui devait se muer en parti politique, ne verra plus le jour, du moins pas avec ses deux figures de proue que sont HKB et ADO.

Demi-surprise, pourrait-on dire de l’éclatement de cette union qui n’aura pas  tenue ses promesses du fait des intérêts égoïstes.  Au-delà des raisons brandies par Henri Konan Bédié pour justifier cette fin en queue de poisson de l’aventure avec son allié d’hier, ce qui est frappant, c’est l’annonce faite par le sphinx de Daoukro de la formation  d’une nouvelle alliance. «Il y a eu des manquements au bon déroulement de notre alliance. Le problème de l’alternance au profit du PDCI est un de ces problèmes. Mais il y en a d’autres. Il y a surtout la volonté de créer un nouveau parti», explique-t-il. Des confidences de ce dernier, une nouvelle alliance est en passe d’être nouée et c’est avec le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gabgbo, pensionnaire de la Cour pénale internationale (CPI). Très sûr de son fait, le sphinx précise à cet effet que l’enfant terrible de Mama y serait favorable. «Il est informé de ce que nous étions en train de mettre en place une nouvelle plateforme. Et il m’a donné son accord récemment pour contacter le FPI», a-t-il affirmé sur France 24.

Un de perdu, plusieurs de gagner, serait-on tenté de dire,  puisque l’alliance qui sera mise sur pied dans les prochains jours, pourrait copter l’actuel chef du parlement ivoirien Guillaume Soro et ses partisans. En froid avec le chef de l’Etat ivoirien, l’ancien porte-parole des Forces nouvelles (FN),  est de plus en plus poussé vers la sortie par le président Ouattara et ses proches. Longtemps soupçonné d’être le dauphin putatif de l’ancien premier ministre du vieux (Houphouët-Boigny), Guillaume Soro affiche désormais ses ambitions sans compter véritablement sur une investiture du Rassemblement des républicains (RDR) qui semble ne plus le voir comme tel. Les vieux amours ne meurent pas, et la preuve vient une fois de plus, d’être faite avec le projet d’alliance entre le PDCI et le FPI.

Une chose est certaine, en Côte d’Ivoire, aucun parti ne peut se targuer d’avoir remporté une élection en comptant sur ses forces et sans alliance. Et ce qui est en train de se tisser en Eburnie sonne comme un avertissement pour le RDR qui aura à coup sûr, un adversaire d’envergure lors de la présidentielle 2020.

En politique, rien n’est impossible, si en 2000, le PDCI de Bédié et le FPI de Gbagbo, avaient fait jonction pour écarter Ouattara, frappé par «l’ivoirité», et si une décennie plus tard par de nouvelles épousailles le même PDCI rejoignait le RDR de Ouattara pour mettre KO le pouvoir frontiste, il est vrai aidé par la canonnière, la politique étant l’art du tatami, voilà que l’ex-couple (PDCI-FPI) est en voie de convoler en justes noces pour l’échéance de 2020. Ailleurs comme au pays d’Houphouët, les vieux couples divorcent rarement ou pas pour longtemps.

Davy Richard SEKONE

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