Projet de constitution de la 5e République: Gilbert Noël Ouédraogo estime que la priorité est «d’ordre sécuritaire»

Projet de constitution de la 5e République: Gilbert Noël Ouédraogo estime que la priorité est «d’ordre sécuritaire»

«Le 2 juin 1991, représente une date à la fois symbolique et historique pour notre cher pays, le Burkina Faso. Elle marque le retour à l’Etat de droit par l’adoption de la dernière Constitution (après des années de régimes d’exception), à savoir notre Loi fondamentale aujourd’hui âgée de 30 ans.

Depuis son indépendance, notre pays de la Haute-Volta au Burkina Faso, a connu quatre Constitutions. La première en 1960, instituant la première République, sous la présidence de Maurice Yaméogo, premier Président et Président de notre parti, l’Alliance pour la démocratie et la fédération-Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA).

Celle de 1970, instituant la deuxième République et celle de 1977, toutes deux sous la présidence de Aboubakar Sangoulé Lamizana.

La dernière en 1991, instituant la quatrième République, sous Blaise Compaoré. Il nous importe de souligner la particularité de la Constitution de la deuxième République. Elle consacre un régime parlementaire qui fait que Gérard Kango Ouédraogo (président d’honneur à vie du RDA) a été le seul Premier ministre de l’histoire, de la Haute-Volta au Burkina Faso, président du Conseil des ministres. Il s’est agi également du seul régime où le président était une personnalité honorifique non élue mais désignée.

A ce jour, un nouveau projet de Constitution, pour l’institution d’une cinquième République, a été entrepris par le président Roch Marc Christian Kaboré. Comme nous n’avons eu de cesse de le dire, nous pensons que la Constitution actuelle, relue par le CNT, est toujours d’actualité. Seules sa bonne application et sa mise en œuvre posent problème.

La priorité existentielle des Burkinabè est aujourd’hui d’ordre sécuritaire. En tant qu’acteur du monde judiciaire et leader politique démocratique africain, notre combat s’est toujours inscrit dans le sens de la consolidation d’une Constitution qui préserve la liberté des peuples, la démocratie et les droits humains. En tout état de cause, nous pensons que si le projet de Constitution consacrant la 5ème République doit être maintenu, les travaux auxquels différentes organisations (société civile, acteur du droit, hommes politiques, …) ont pris part, doivent être relus et réactualisés. Cela dans le but d’une amélioration qui protège nos Institutions et les droits du peuple burkinabè.

Dans ce cas de figure, la Constitution à venir, pour justifier de sa pertinence, devrait trancher complètement avec celle existante et apporter un plus à notre pays en terme de prise en compte de notre culture et des souhaits du peuple. Son adoption n’étant d’aucune urgence indispensable.

Nous devrions alors être de fervents garants d’un Acte fondamental qui collera non seulement à nos réalités, mais également protégera la paix, l’équité et la justice qui sont des piliers indispensables pour bâtir ensemble un Burkina Faso réconcilié, fort et prospère !».

Me Gilbert Noël Ouedraogo

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