Projet de Loi asile et immigration en France  : On n’est pas loin des quotas, tests ADN et reconduits chez soi sarkozistes

Projet de Loi asile et immigration en France : On n’est pas loin des quotas, tests ADN et reconduits chez soi sarkozistes

Dans le fatras d’évènements d’hier en France, notamment au niveau de l’Exécutif, il y a bien sûr la réception organisée à l’Elysée en l’honneur de Mister George, le président libérien, en compagnie d’un aréopage d’invités de marque. Mais il y a eu également le projet de Loi d’asile et de l’immigration présentée par Gérard Collomb, le ministre de l’intérieur en conseil des ministres. A écouter ce dernier égrener les «bienfaits» de cette nouvelle Loi, les migrants de France devraient se réjouir, car, elle les protège mieux, et les aidera à s’installer en France ou à y être expulsé.

Grosso modo, le nouvel arsenal qui vise à baisser le flux migratoire hexagonal, qui a augmenté de 17% selon Collomb, tourne autour de 3 clauses :

– protection de tous les pauvres hères menacés dans leurs pays, avec l’octroi d’une carte de séjour à 4 ans.

– convergences de la Loi par rapport aux règles d’ensemble de l’UE, et celles-ci se déclinent en réduction des délais de demandes d’asile, ramenés à 6 mois, ce qui permet d’accueillir le demandeur et le renvoyer chez lui sans qu’il «ne perde les liens avec sa famille». D’autre part, les délais de recours au CNDA sont ramenés de 1 mois à 15 jours. Et désormais, le recours ne suspend en rien la procédure. La rétention administrative augmente de 45 à 90 jours et cerise sur le gâteau, cette Loi asile et immigration privilégie les talents et les compétences, conformément à l’esprit et à la lettre du discours d’Emmanuel Macron à Ouagadougou le 24 novembre 2017. On le constate, le souci qui guide la France macroniste est la maîtrise de la déferlante migratoire sur son territoire, en faisant autrement que les prédécesseurs. Et pourtant, à y regarder de près la Rue Crenelle change un peu le discours, mais la lame de fond reste la même. D’abord sur les chiffres, il y a comme une sorte de mensonge d’Etat ; si la France a été un grand pays d’immigration et d’accueil, les données de l’OCDE affichent 5,9 millions d’immigrés dont 2,3 millions ont acquis la nationalité française, mais sont statistiquement des immigrés. Soit 8,9% de la population Ce qui n’est pas une augmentation par rapport à l’invasion brandie par l’extrême droite. Ensuite, au-delà des clichettons qui se dégagent au vu de la laide réalité de la jungle, ( Pas-de- calais) démantelée, mais dont les habitants se sont réinstallés partout en île- de- France, il y a par exemple le fait que 50% des refugiés du camp de Sangatte étaient diplômés de l’enseignement supérieur. Alors, parler «d’attractivité, de talents» c’est renouer avec «l’immigration choisie», encore que mal choisie. Ensuite, l’épée de l’OQTF ( obligation de quitter le territoire français) qui pend sur tout immigré, car  cette loi n’est pas sans rappeler les «reconduits chez soi», les «déboutés de droits d’asile et les contrôlés pour simples délits de faciès», chers au Sarkoziste pur jus, Brice Hortefeux, même si le porte-flingue macroniste lui ne mentionne guère le nombre requis «d’éloignés». On le constate donc, on n’est pas loin de l’intitulé du Ministère de l’immigration de l’intégration, de l’identité nationale, concocté spécialement pour Hortefeux, mais, on est par contre proche des quotas, expulsions, reconductions chez soi sous Sarkozy. En attendant que l’Assemblée et le Sénat retoquent peut-être ce projet de loi, non seulement le texte collombiste est déjà amphigourique, controversé et n’est pas évident d’être enfin la panacée anti-migratoire.

Sam Chris

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