Un discours qui fait le grand écart entre principes axiologique, philosophique, politique et des actions sur le terrain très faibles, et un quotidien des Tunisiens qui se dégrade chaque jour. C’est à cet exercice que s’est prêté le chef de l’Etat tunisien Kaïs Saïed ce 13 décembre 2021.
C’est un grand oral précipité, car devant être prononcé le 17 décembre prochain, jour de l’autodafé de Mohamed Bouazizi, il y a 11 ans alors que Kaïs Saïed l’a fait 4 jours à l’avance.
Une technique pour déjouer tout ce qui pourrait se tramer contre lui, mais une posture qui est aux antipodes de l’esprit de la Révolution printanière et de la démocratie. 11 ans après le chamboulement politique, tout a bougé pour que rien ne bouge en Tunisie, à l’image de la garde rouge devant le palais de Carthage !
Pire, «Robocop» serre la vis, le pouvoir semble usurpé, la République bafouée, et Kaïs veut être une sorte de monarque éclairé qui régente la Tunisie. Est-ce pour donner le tempo, de la série de consultations qui jalonneront l’année 2022, à commencer par la consultation populaire et électronique de janvier à mars, le référendum sur le projet de constitution en juillet et les législatives du 17 décembre 2022 ? Mais même avec ça, c’est mal goupillé !
Ou est-ce un chiffon rouge pour masquer la situation économique du pays, au bord de la perfusion, et les lendemains de ses compatriotes qui se dégradent crescendo ?
En tout cas si l’on en doutait encore depuis plusieurs semaines encore, maintenant la certitude est établie, qu’Ennhada et ses alliés perdent de plus en plus la côte, et la légitimité, et il faudra vraiment du tact, et des actions concrètes au président Kaïs pour retourner la situation. Faut tout de même pas que les populations se remettent à regretter le RCD, et son patron Zine Ben Ali !
La REDACTION
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