Promulgation de la Constitution, démission  de Tanoh en Côte d’Ivoire : La météo politique ivoirienne s’éclaircit

Promulgation de la Constitution, démission de Tanoh en Côte d’Ivoire : La météo politique ivoirienne s’éclaircit

Depuis hier jeudi 19 mars 2020, Marcel Amon-Tanoh, ne fait plus partie de l’exécutif ivoirien chapeauté par Amadou Gon Coulibaly. C’est par une lettre de démission adressée au chef de l’État que le désormais ancien ministre des Affaires étrangères et fidèle dAlassane Ouattara a décidé de rompre les amarres avec son «père spirituel».

Dans le fond, le divorce qui vient dêtre acté, ne constitue pas véritablement une surprise, tant on voyait l’ancien directeur de cabinet du palais de Cocody poser les jalons de son départ du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Amon-Tanoh, fidèle d’Alassane Ouattara n’était plus en phase avec le virage qu’avait pris la conduite de cette «grande coalition» voulue par l’ancien gouverneur de la BCEAO, pour «pérenniser les idéaux» du père de la Nation ivoirienne (Félix Houphouët Boigny) et il ne s’en cachait plus.
Maintes fois absent des grands rendez-vous du RHDP pour des raisons jugées «captieuses» par la galaxie du président Ouattara et sommé de clarifier sa position, l’homme n’avait plus le choix que de claquer la porte et quitter définitivement ce rassemblement dans lequel il ne sentait plus. Traqué comme une bête et victime depuis quelques temps des diatribes de certains bonzes du parti, Amon Tanoh a finalement décidé de s’assumer en cette journée du jeudi 19 mars 2020, lui qui militait pour l’organisation de primaires pour choisir le candidat du RHDP à la présidentielle d’octobre prochain.
A l’analyse, le choix par ADO du député de Korhogo Amadou Gon Coulibaly comme son dauphin putatif aura été la goutte de trop qui a fait «craquer» cet économiste de 68 ans qui a fait ses armes dans l’ex-parti au pouvoir, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Votée le 17 mars dernier par une Assemblée nationale acquise, la nouvelle Constitution a été promulguée hier en Conseil des ministres. Des 2 points toilettés, celui qui retient l’attention est le ticket président-vice-président avec un vice-président élu, qui devient de jure le vice-vizir en cas de vacance de poste. Ouattara joue-t-il à la Poutine-Medvedev ? Qui sera le vice-président pressenti ? En tout cas, les choses se précisent, sans que la lagune Ebrié ne devienne totalement transparente.
Quant au démissionnaire, c’est un secret de polichinelle que de dire que les relations entre Alassane Ouattara et son désormais ex-ministre des Affaires étrangères s’étaient considérablement détériorées. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette démission le libère et soulage ses partisans. Amon Tanoh, laisse derrière lui une porte entrebâillée à travers laquelle pourrait s’engouffrer plusieurs autres de ses ex-camarades qui font grise mine depuis quelques semaines. Les regards sont tournés vers son prédécesseur à la tête de la diplomatie ivoirienne, Albert Mabri Toikeuse dont les partisans font des pieds et des mains pour le pousser vers la sortie. Dans les semaines à venir, il n’est pas exclu que dautres grands noms quittent le navire pour marquer leurs désaccords avec la mainmise du président Ouattara sur le RHDP. Et ceux qui avaient parié sur une possible implosion de ce rassemblement circonstancielle n’auraient pas tort compte tenu des divergences qui le caractérisaient.

Cette démission constitue à n’en point douter un coup dur pour Alassane Ouattara. Mais pour qui connaît la ténacité de celui qui tente d’être un «second Houphouët» (Alassane Ouattara), rien ne nous dit qu’il ne l’a pas suscitée .

Davy Richard SEKONE

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