Munich, 31 mai 2025. Le Paris Saint-Germain a vaincu sa malédiction. Après des années de frustrations et de désillusions européennes, le club de la capitale française a enfin conquis la Ligue des Champions, en dominant l’Inter Milan 5-0 au terme d’une finale maîtrisée.
Au-delà du trophée, au-delà de la performance collective, un fil rouge relie cette épopée à l’histoire du football français : l’apport fondamental de joueurs d’origine africaine. Dans cette finale disputée à l’Allianz Arena, ce sont les enfants de l’Afrique qui ont écrit l’histoire. Désiré Doué, 19 ans, a été le métronome et le dynamiteur de l’équipe parisienne. Avec un doublé et une passe décisive, le natif de Montreuil, dont les racines plongent dans les forêts boisées de la Côte d’Ivoire, a livré un récital digne des plus grands. Sa capacité à casser les lignes, à se projeter et à finir les actions a littéralement assommé l’Inter.
Achraf Hakimi, le latéral marocain, a lui aussi marqué son empreinte. Il a inscrit le premier but pour lancer le récital parisien. Solide en défense, tranchant en phase offensive, Hakimi confirme encore une fois qu’il est bien plus qu’un défenseur : un leader d’intensité et d’expérience. Ilyes Housni Mayulu, 18 ans, d’origine congolaise, entré en fin de match pour sceller le destin de cette finale : but du 5-0. Enfin, Bradley Barcola, discret mais précieux, a délivré une passe décisive. Né à Lyon, d’origine togolaise, il a une nouvelle fois prouvé que sa percussion et sa créativité peuvent faire basculer les matchs.
Cette victoire parisienne résonne étrangement, comme un écho, pour ne pas dire une réplique, de celle de l’Olympique de Marseille en 1993, jusqu’ici unique club français vainqueur de la Ligue des Champions. Cette année-là déjà, à Munich, ce sont les talents africains qui avaient porté l’OM sur le toit de l’Europe. Abedi Pelé, le Ghanéen, homme du match et passeur décisif. Basile Boli, défenseur central d’origine ivoirienne, auteur du but victorieux. Sans oublier Marcel Desailly, ou encore Jocelyn Angloma, qui composaient cette équipe diverse et conquérante.
Trente-deux ans plus tard, c’est une autre génération, issue de la même veine, qui offre à la France un deuxième sacre européen. Une continuité historique. L’Afrique est depuis longtemps un vivier de talents bruts pour le football mondial. Mais trop souvent, son rôle dans les grands succès européens est sous-estimé, relégué à l’arrière-plan. Le sacre retentissant du PSG vient nous rappeler que derrière les grands clubs européens, se cache une Afrique qui forme, inspire et alimente les meilleures équipes européennes.
Le triomphe parisien dépasse le cadre sportif. Il est aussi un message d’espoir pour l’Afrique et son football, incontestablement nantis de pépinières de qualités mondiales et de ressources aussi humaines que diverses qui ne demandent qu’à être exploitées à bon escient pour gouverner la Planète football. Oui, du Maroc en Afrique du Sud en passant par le Sénégal, le Burkina, le Mali ou l’Ethiopie, il est possible de rêver grand, d’atteindre les sommets, même en partant de loin. Mais cela demande des sacrifices qu’il nous faut consentir sur la base d’un préalable : la conviction que les belles pages historiques, qu’elles soient footballistiques, économiques ou guerrières, ne s’écrivent pas par procuration.
Les Champs-Elysées ont vécu une belle liesse dimanche après-midi, (quoique le parc des princes est connu des échauffourées et même 2 décès et un policier dans le coma) les rues de Ouagadougou, Douala, Libreville ou Maputo ont eu droit à ces moments de communions communes et de célébrations de ses héros même si c’était dans la discrétion dans certaines capitales ou des matchs du PSG, Réal, Manchester United sont prisés. Donnons-nous aussi les moyens de rêver grand en football, à partir de nos chaumières !
COMMENTAIRES