Putsch manqué du 16 septembre 2015 : Trois ans après, la vérité si loin si proche

Putsch manqué du 16 septembre 2015 : Trois ans après, la vérité si loin si proche

16 Septembre 2015-16 septembre 2018, voilà trois ans que des soldats de l’ex-Régiment de la sécurité présidentielle (ex-RSP) ont fait irruption dans la salle des Conseil des ministres pour prendre en otage des membres du gouvernement de la Transition et mettre un coup d’arrêt au processus lancé dix mois plus tôt après la chute de Blaise Compaoré. Le lendemain 17 septembre 2015, sous la houlette de l’ancien bras-droit du président déchu, le général Gilbert Diendéré est porté à la tête du Conseil national pour la démocratie (CND). La pilule est amère et a du mal à passer. Les syndicats et la Société civile se mobilisent pour dire non, à la «forfaiture». Les manifestations se succèdent dans la capitale en dépit de la répression féroce des sicaires de l’ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré. Plusieurs morts sont enregistrés à Ouagadougou. Les appels à la résistance trouvent un écho favorable à l’intérieur du pays. Plusieurs milliers de manifestants font le pied de grue devant les casernes basées dans les grandes villes du pays. «L’appel est clair, il faut libérer le pays des mains des  putschistes». Après plusieurs jours de tergiversations, l’armée est décidée. Plusieurs colonnes de véhicules militaires à bord desquels ont pris position des milliers de soldats font mouvement vers la capitale. Les Ex-RSP sont retranchés au camp Naaba Koom II. L’affrontement devient imminent. Des négociations s’ouvrent au Palais du Moogho Naaba. Il faut éviter l’affrontement pour faire l’économie d’un bain de sang. Plusieurs défections sont enregistrées dans les rangs du régiment, mais des irréductibles sont de la résistance. Des salves d’obus sont expédiés dans le camp. Ces obus tirés depuis le camp général Sangoulé Lamizana signe la reddition du chef-putschiste et de ses derniers soutiens. Le général Diendéré parvient à se mettre à l’abri à la Nonciature où il lance un appel à la retenue. Il accepte sa déconfiture. La veille  29 septembre 2015, le général Djibrill Bassolé est arrêtée pour complicité avec les putschistes. Plusieurs autres personnes seront par la suite interpellées. Selon une source proche de la justice militaire,  au total plus d’une centaine de personnes civils et militaires sont incarcérés à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA). Après une longue instruction, (deux ans et demi) le procès des putschistes s’ouvre le 27 février 2018. Aux côtés des généraux Diendéré et Bassolé, plus de 80 autres coaccusés comparaissent devant le tribunal militaire. Après plusieurs reports l’interrogatoire, point essentiel de tout procès se poursuit et à ce jour, une cinquantaine d’accusés a déjà comparu pour la cause. Notons que la majorité des appelés à la barre contestent les faits qui leur sont reprochés et accusent plusieurs chefs militaires qui ne figurent pourtant pas sur la liste des accusés.

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