Quotas dans l’établissement des listes électorales : Martine Yabré rappelle les acquis du dialogue politique

Quotas dans l’établissement des listes électorales : Martine Yabré rappelle les acquis du dialogue politique

Le cadre de concertation des organisations intervenant sur le genre et la participation citoyenne des femmes au Burkina, a animé une conférence de presse ce jeudi 13 août 2020. Au cours de la rencontre, la coordonnatrice du cadre, Martine Yabré, a rappelé au président du Faso et aux coanimateurs du dialogue politique, la nécessité de respecter scrupuleusement et sans sélection partisane, tous les acquis du dialogue politique, en tenant compte des intérêts des femmes et des hommes.

Afin de permettre une large diffusion de la loi,  n° 003-2020/AN portant fixation de quota et modalités de positionnement des candidates et candidats aux élections législatives et municipales au Burkina, le cadre de concertation des organisations intervenant sur le genre et la participation citoyenne des femmes au Burkina, a initié une cérémonie de remise des versions audios aux acteurs clés du processus. A l’issue de cette rencontre, les premiers responsables de la structure se sont entretenus avec la presse.

«Les femmes sont certes nombreuses en termes d’effectif, mais les charges sociales continuent de peser sur de nombreuses femmes, avec une accentuation faite par la pandémie de la Covid-19 et la crise sécuritaire», a déclaré la coordonnatrice du cadre, Martine Yabré. Elle a poursuivi que malgré les différentes mesures sociales prises au niveau gouvernemental, la situation de la femme burkinabè, reste loin de celle enviée. Pour elle, le faible taux d’inscription des femmes sur la liste électorale évoqué tantôt par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) s’explique en partie, par des mécontentements, un désintérêt et un véritable ras le bol face aux promesses non tenues de la majorité des leaders politiques. «Les femmes ont toujours été des actives dans l’ombre en toutes circonstances au Burkina», foi de Martine Yabré.

L’Assemblée nationale a voté le 22 janvier 2020, la loi n°003-2020/AN portant fixation de quota et modalités de positionnement des candidates et candidats aux élections législatives et municipales au Burkina. Le cadre de concertation, en vue de gagner son combat, a entamé dès lors des plaidoyers en faveur du renforcement de la position des femmes en politique, ce qui a permis d’obtenir un soutien auprès de l’ambassade du Canada, pour traduire la loi n°003-2020/AN portant fixation de quota et modalités de positionnement des candidats aux élections législatives et municipales au Burkina en quatre langues locales que sont le gulmatchéma, le fulfuldé, le dioula et le mooré.

«C’est l’occasion pour nous de rappeler le caractère neutre de ladite loi qui implique la nécessité que la volonté politique des leaders accompagne son application, pour son efficacité, les efforts personnels et collectifs des femmes au sein de leurs partis, formations politiques et regroupements d’indépendants ; c’est donc dire que nous sommes conscientes que la loi seule ne suffit pas», a précisé la principale conférencière du jour. Selon elle, il faut en plus, des moyens matériels, financiers et humains, pouvoir se faire élire, même lorsqu’on est très bien positionné.

Martine Yabré a reconnu que les partis, formations politiques et regroupements d’indépendants ont besoin en effet de listes gagnantes. Et «nous pensons bien que si une femme peut faire gagner une liste, il n’y a pas de raison qu’elle ne soit pas positionnée».

Toutefois, elle a rassuré que l’heure n’est certainement pas au découragement pour certaines de nos sœurs qui connaissent déjà leur sort, du fait de la finalisation effective des listes de candidatures au sein de leurs familles politiques ; « nous avons encore des élections de proximité à l’horizon 2020 et tout n’est pas encore perdu ».

La conférence a été aussi le lieu pour les responsables du cadre de prendre l’opinion à témoin et rappeler au président du Faso et aux coprésidents du dialogue politique, la nécessité de respecter scrupuleusement et sans sélection partisane, tous les acquis du dialogue politique, en tenant compte des intérêts des femmes et des hommes.

On se souvient que le maintien en l’état de l’avant-projet de loi avec la sanction dite positive, avait été accompagnée d’un point de consensus autour du soutien aux femmes engagées en politique. «Dans ce sens, nous interpellons tous les leaders politiques aussi bien de la majorité que de l’opposition politique burkinabè, sur la nécessité et l’urgence de la mise en œuvre de ce point de consensus, aussi cher aux femmes», a conclu Mme Yabré .

Aline Ariane BAMOUNI

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