Ralliement de pro-Fayulu à Tshisékédi : Orpheline, la défaite lézarde-t-elle Lamuka en RDC ?

Ralliement de pro-Fayulu à Tshisékédi : Orpheline, la défaite lézarde-t-elle Lamuka en RDC ?

En  Afrique, lorsqu’un candidat à la présidentielle perd, il a deux (2) choix :

– Soit demeurer dans l’opposition, se battre, remobiliser ses troupes pour gagner les échéances intermédiaires (législatives et locales) en attendant la fin du quinquennat ou du septennat pour repartir à la compétition.

– Soit il dépose son baluchon chez le vainqueur, négocie quelques strapontins et postes, pour lui-même ou pour ses fidèles lieutenants, et attend à 1 ou 2 ans de la prochaine échéance pour sortir pour de nouvelles batailles, à moins qu’il ne saborde sa formation dans celui de l’élu.

Bien souvent, ce problème ne se pose pas pour les seconds couteaux du présidentiable, car nombreux ne résistent pas longtemps aux vertiges du pouvoir, et migrent rapidement dans le camp des vainqueurs.

En RD Congo, l’Alliance pour la république (AR) pro-Katumbi qui avait fait chorus derrière Martin Fayulu, après avoir «pris acte» de la victoire de Felix Tshisékédi, semble avoir succombé aux charmes du victorieux. Jean Bertrand Ewanga, qui était quasiment l’ombre de Fayulu lors des meetings, membre de la Plate-forme Katumbi y est allé et pas seulement lui : Pierre Lumbi, un autre proche du reprouvé Katumbi, a également annoncé qu’il rejoignait le nouveau président congolais.

Outre ces 2 poids lourds du G5 de Genève qui ont osé afficher leur transhumance, de nombreux autres militants de Lamuka ont traversé la ligne de démarcation, pas si tenue du reste qui sépare le président Tshisékedi d’avec ses compagnons d’hier.

Certes ni Martin Fayulu, ni ses principaux pygmalions politiques que sont Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba n’ont franchi ce pas, le leader du MLC, ira même jusqu’à qualifier ces supputations à son sujet «d’affirmations fallacieuses».

C’est dire que si à l’image de rats qui quittent un navire ménacé par les houles, celui battant pavillon Lamuka n’en est pas encore à ce stade. Même si on peut expliquer cette sorte de débandade, car convenons-en une présidentielle est lessivante financièrement et rares sont les leaders qui parviennent après défaite à équilibrer les comptes, même avec les subventions étatiques. Or, il y a une vie après toute élection. Comment faire vivre le parti après un scrutin coûteux surtout que sous les tropiques, le leader politique s’apparente à une caisse de sécurité sociale, pour militants ? Que faire pour que les ouailles restent mobilisés ?

Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba, sont des crésus congolais, n’empêche qu’ils ne peuvent pas offrir à tous les proches, postes, avantages et p…bendes, jusqu’à la présidentielle prochaine. «Chacun va se chercher en attendant». Comme on le dit. Disons-le tout net aussi, en RDC comme partout en Afrique, les militants ne cotissent pas pour le parti et tout vient souvent de la poche du fondateur du parti et lorsque ce dernier venait à quitter la formation ou à disparaître, il part avec.

Enfin, comme toujours, chacun vole après la victoire, la défaite elle, est toujours orpheline et Martin Fayulu en mordant la poussière, porte seul le chapeau et cet état d’esprit explique ce début d’hémorragie des militants. Très peu pourront ronger leur frein, accepter par exemple de manger la vache enragée par conviction politique pour attendre 2023 espérant qu’un Bemba ou Katumbi prendra sa revanche. Fréquemment, face au pouvoir, les convictions s’effacent du registre politique.

La Rédaction

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