Rapatriement du corps d’Etienne Tshisekedi le 30 mai : Requiem filial à un père totémique

Rapatriement du corps d’Etienne Tshisekedi le 30 mai : Requiem filial à un père totémique

Vivant, Etienne Tshisekedi était un problème pour les différents pouvoirs, depuis celui mobutuesque jusqu’à Kabila père et fils. Mort, il est demeuré une équation corsée à résoudre durant plus de deux années en RDC. En Afrique, on dit généralement, qu’un tel personnage a la «tête dure», comprendre, c’est une personne assez spéciale. Rappelé par ses ancêtres le 2 février 2017, à Bruxelles, après une vie bien remplie, surtout ourlée de luttes politiques, d’exil, et moult vicissitudes, Etienne Tshisekedi, mort a causé encore beaucoup de remous à ses compatriotes, en particulier au régime de Kabila fils.

Plusieurs fois depuis son décès, on a annoncé le retour de sa dépouille mortelle, plusieurs fois, cette annonce s’est trouvée fausse. Et on oublie la palabre sur le lieu de sa sépulture, car si les Udpsistes tiennent mordicus à ce qu’il repose au siège du parti à Limeté, le pouvoir d’alors, s’y opposait farouchement.

Deux années et demi après, enfin, est-on tenté de dire ! Des tombereaux d’eau se sont écoulées sur le fleuve Congo, pour ne pas dire, que le fils du défunt a obtenu ce que le père a mis plus de 30 ans à courir après : le pouvoir suprême.

C’est donc d’abord l’hommage d’un fils, qui ayant bénéficié des dividendes de son père, plus quelques arrangements politiques avec Kabila, c’est ce fils, qui au-devant des Congolais rendra les honneurs à un digne père.

Arrivée solennelle du corps le 30 mai.

Hommage populaire au stade des Martyrs grand de 80 000 places le 31 mai.

Enfin, obsèques le 1er juin au cimetière de Nsele l’octogénaire, pourra enfin reposer éternellement chez les siens. Des funérailles fusionnelles d’un fils à un papa totémique.

Si le sphinx de Limeté aura droit à ses funérailles nationales, c’est que désormais sa famille nucléaire, à commencer par son fils de président et sa famille politique sont aux manettes du pouvoir et surtout qu’il y a eu accord avec Kabila, qui demeure le maître de l’arène politique congolaise.

Avec les obsèques d’Etienne Tshisekedi, fin mai, on peut dire, qu’un grand pan de l’histoire de la RDC se referme, car le défunt fait corps avec le cheminement politique de l’ex-Zaïre dont il était un des thaumaturges. Mais, à partir du cimetière Nsele, s’ouvre une autre page de l’histoire politique qui est le prolongement de l’élection d’un des fratries Tshisekedi, fin décembre 2018.

Comme quoi, toute lutte politique finit par payer, et si le père est mort sans avoir pu se faire élire, c’est une rédemption post-mortem que réalise, son fils qui certes n’a pas le même charisme que son géniteur et n’a pas mené la même lutte, mais tout compte fait quelque part, ce n’est que justice.

Il reste, après cette fermeture définitive, que le fils puisse justement faire plus que le père, car un adage africain dit : «sois comme ton père, mais sois plus que ton père». Pas sûr que Félix Tshisekedi puisse réaliser cela, surtout lesté d’un Kabila, qui joue les Poutine, sans en avoir l’air.

Sam CHRIS

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