La comparaison avec Mgr Monsengwo de la RD Congo est très facile. Tous les 2 prélats ont présidé les pagailleuses conférences nationales de leurs pays. Les 2 hommes d’Eglise sont devenus au fil des années des critiques acerbes des pouvoirs en place. Néanmoins, il y a des dissemblances à ce parallélisme, l’un a quitté ce monde dans son pays, l’autre, celui que la «Fraternité des prêtres togolais» rassemblée en une session spéciale à Atakpamé a annoncé le décès ce 9 janvier 2024 en Suède, à 93 ans, est lui mort loin de sa patrie. Et sans avoir obtenu l’alternance via l’opposition qui avait pris son nom en 2017.
Justement, dans ces années 90, où l’Afrique dansait au rythme du Discours de la Baule, le Togo frappé par une diète financière par l’UE pour «déficit démocratique», a dû son salut entre autres à la satisfaction de certaines conditions, mais aussi aux actions d’un homme tel Mgr Kpodzro, qui dirigea à l’époque la Commission constitutionnelle qui rédigea la nouvelle Loi fondamentale.
Dès 2010, grâce à cette Dynamique, Mgr Kpodzro (DMK) les Jean-Pierre Fabre, Prof. Gnininvi, Yawo Agboyibo, Brigitte Amabagbè et Cie ont trouvé en cette personnalité de l’Eglise, une figure de proue à même de cimenter une opposition virulente, mais inepte et inapte à créer les conditions d’une unité salutaire et surtout un opposant qui ferait l’unanimité, l’époque d’un Gilchrist Olympio étant révolue.
Le défunt homme de l’Eglise s’était promis de son vivant de réaliser l’unité de cette opposition qui guerroie depuis Mathusalem contre d’abord le père Gnassingbé, puis le fils et surtout l’homme à la soutane aurait voulu voir l’opposition célébrer le grand soir, avant de répondre au rappel du Seigneur. C’est pourquoi, il avait eu des mots assez durs lors de la présidentielle 2020 contre le chef de l’Etat, Faure, ce qui lui vaudra d’ailleurs l’exil dans ce pays scandinave.
Il ne verra pas son rêve se réaliser, puisque non seulement, l’opposition reste plus que jamais disparate, pire, la DMK a été débaptisée : «Dynamique pour la majorité du peuple au Togo», signe que le nonagénaire ecclésial n’était plus la référence dans cette opposition togolaise. Mgr Kpodzro s’en va démuni, car il avouait lui-même avoir des difficultés à honorer son loyer en Suède, et comme à Confesse lâche «Mes ennemis ont obtenu ce qu’ils veulent que Dieu les pardonne». Son ultime sacerdoce aura été un échec, mais de là où il est, il demeure convaincu que Dieu reconnaîtra les siens !
La REDACTION
COMMENTAIRES