Nouvelle étape dans l’Affaire dite Charbon fin. Hier lundi 11 juillet 2022, les résultats du rapport d’expertise commandité par le parquet à la demande de la société minière IAMGOLD Essakane, ont été remis aux différentes parties impliquées dans le dossier. Cette étape qui intervient après plus d’une année d’examen et d’analyse des échantillons, constitue un pas de franchi vers la tenue d’un procès en bonne et due forme dans un délai de 90 jours imparti pour des éventuelles observations. Pour la cause, il a fallu dans un premier temps entériner la présence de la presse à cette audience. Si pour les avocats, il était inacceptable que la presse prenne part à cette audience de remise, le juge pour sa part, n’y trouve aucun inconvénient. Pour lui, les journalistes peuvent bel et bien assister à la remise du rapport mais pas aux débats sur le délai fixé aux avocats pour formuler d’éventuelles observations sur le rapport et la date probable pour la reprise de l’audience.
Finalement, c’est au sortir de l’audience à huis clos que les avocats présents pour la cause livreront leur opinion par rapport à cette séance. Pour Me Prosper Farama, avocat constitué partie civile au nom du REN-LAC, il est de bon ton qu’un temps soit accordé aux parties pour prendre connaissance du contenu de ce rapport. «C’est un rapport, nous imaginons, avec une terminologie suffisamment technique, nous avons besoin d’un peu de temps, avec le REN-LAC et avec l’appui de personnes outillées en matière de langage technique pour nous expliquer le contenu», a-t-il indiqué.
Pour sa part, Me Pierre Yanogo, avocat de la société IAMGOLD Essakane, émet le vœu de voir ce rapport mettre fin à la polémique et ouvrir la voie à l’éclatement de la vérité. «Nous espérons qu’avec ce rapport, l’opinion sera mieux située sur l’affaire et que la justice sera enfin dite sur ce dossier qui a tant nourri l’actualité», a-t-il souhaité. Mais selon une source proche du dossier, la teneur en or découverte dans ces echantillons de charbon fin, serait 13 fois supérieure à la norme.
Rappelons que l’affaire «Charbon fin» a éclaté en décembre 2018, lorsque plus d’une trentaine (32) de conteneurs contenant du Charbon fin appartenant à la société minière IAMGOLD Essakane en route pour la Côte d’Ivoire par voie ferrée, avaient été saisis par la Brigade nationale anti-Fraude (BNAF) à Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. Cette découverte qui avait suscité des réactions au sein de l’opinion avait conduit le parquet à ouvrir une information judiciaire qui a abouti à des poursuites contre la société IAMGOLD Essakane et Boloré Transport & Logistic pour des infractions de «faux et d’usage de faux en écriture privée de commerce, d’exportation illégale de déchets dangereux, de fraude en matière de commercialisation de l’or et autres substances précieuses, de blanchiment de capitaux». Par ailleurs, plusieurs personnes physiques issues des services de la Douane sont poursuivies pour diverses infractions.
Notons que le dossier dit charbon fin avait été appelé pour la première fois à l’audience, le 7 août 2019 puis renvoyé à la première audience du pôle économique et financier (ECOFI) d’octobre 2019. Suite à cette audience, la société IAMGOLD Essakane SA a demandé une expertise judiciaire qui a été ordonnée par le tribunal lequel a commis deux experts à cette mission, le 5 mai 2020. Le 16 février 2021, à leur demande, le tribunal, autorisait les experts à recourir à tout laboratoire dans le cadre de leur mission. C’est finalement dans un laboratoire implanté au Ghana que les analyses ont été finalement effectuées dans sous la supervision du juge commis à cette tâche.
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