Rapt du prêtre Pier Luigi Maccalli au Niger : Sahel cherche nouveau médiateur

Rapt du prêtre Pier Luigi Maccalli au Niger : Sahel cherche nouveau médiateur

Et de trois donc pour le Sahel ! Sauf erreur ou omission, c’est la troisième fois qu’il est question d’un enlèvement qui touche de près ou de loin, géographiquement ou socialement le Niger et le Burkina, bref le Sahel ces deux dernières années. Le 16 janvier 2016, alors que Ouagadougou était toujours groggy, choqué par les attaques du café Cappuccino, sur Kwame Nkrumah, à Djibo, à plus de 200 km au Nord, le couple Elliot, mari et femme était enlevé, l’épouse Jocelyn Elliot sera libérée le 9 février, mais le mari lui demeure toujours dans les liens de ses ravisseurs. Il y a quelques mois de cela, un humanitaire allemand avait été enlevé au Niger.

Voilà que dans la nuit du 17 au 18 septembre, c’est un prêtre, Pier Luigi Maccalli, missionnaire italien de la Société des Missions africaines, qui est l’objet d’un rapt  par des inconnus, à son domicile à Bamoanga, dans le Sud-Ouest du Niger, à quelques encablures de la frontière burkinabè. Ça recommence donc, même si l’évènement se déroule territorialement au Niger, le Burkina est concerné au premier chef, alors qu’on avait cru à un intermède, les djihadistes et autres terroristes, préférant faire le coup de feu et poser des mines dans le Nord, et maintenant dans l’Est du Burkina.

Peu importe, ces enlèvements tombent mal, à un moment où le Sahel cherche à desserrer les tenailles sanglantes des terroristes et si le front des enlèvements, se réchauffe, c’est la totale vu qu’il n’y a plus de médiateur, ni d’intermédiaires pour négocier la libération des otages. Il fut un temps où celui attitré de la sous-région, souvent mandaté par la CEDEAO, l’ex-président Blaise Compaoré, aidé par Chaffi, parvenait à faire libérer plusieurs otages.

Les Roque Pascual, Albert Vitalta, Sergio Cicala, Philomène Kaboré, Robert Fowler et autres Enric Gonyalous ont dû la liberté et même la vie sauve grâce aux médiations burkinabè. Bien sûr, le docteur es-médiation Blaise Comaporé ne faisait pas l’unanimité, et même que certains ont pointé les liens incestueux que certains intermédiaires entretenaient avec les ravisseurs. Pire, les dessous des libérations ont toujours été entourés d’un flou, car officiellement aucune rançon n’est versée. CQFD. Alors qui pour s’essayer à cette mission périlleuse, mais exaltante ?

Le Burkina, qui a rompu, le modus vivendi, jugé trop compromettant avec les katiba, n’a plus cette opportunité. Pourtant, pour la paix, pour que cessent ces attaques contre le Burkina, qui sont loin d’être fortuites, il faut «des solutions militaires et non militaires» pour reprendre, l’exergue du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba. En attendant, qui pour faire libérer l’Australien Elliot et l’homme de Dieu Italien Pier Luigi Maccalli ? Le Sahel se cherche un nouveau médiateur.

La Rédaction

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