RCA : La crise s’internationalise !

RCA : La crise s’internationalise !

L’histoire serait-elle en train de bégayer dans l’ex-Oubangui Chari ? C’est la question qui taraude les esprits après les derniers développements de l’actualité. Face à la menace que font peser les escouades de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) sur le processus électoral, le gouvernement centrafricain semble avoir opté pour la diplomatie de la  canonnière.

En effet, comme pour dire que rien ne pourrait entamer la marche du peuple vers les élections du 27 décembre prochain, Faustin Archange Touadera a décidé de faire fort et de ne pas se laisser surprendre. Aux troupes de la MINUSCA qui surveillent le processus comme du lait sur le feu, et qui sillonnent déjà plusieurs quartiers de Bangui, le pays de Bokassa, vient d’ouvrir ses portes à des  soldats rwandais et russes. Si officiellement, rien n’est dit, les informations persistantes sur l’arrivée de ces troupes sont formelles. En autorisant l’arrivée de ses troupes, Bangui saisit le taureau par les cornes et  marque clairement sa volonté d’en découdre et d’en finir avec les velléités putschistes qui semblent être l’identité remarquable de personnages politiques en perte de vitesse.

Les derniers remous attribués à l’ex-président François Bozizé dont la candidature a été invalidée ne surprennent guère. Rentré au bercail en catimini, Bozizé semblait déterminé à jouer son va-tout à cette élection. Il était évident, qu’il prendrait mal, cette invalidation, qui sonne comme une mise à la retraite forcée. Les bruits de bottes qui se sont fait sentir donc, ne pourraient être perçus comme son œuvre. En mauvais perdant, l’homme avait  du bout des lèvres déclaré prendre acte de cette décision mais gardait une dent contre le pouvoir de Bangui qui continue à se chercher une force publique à la hauteur de ses ambitions et défis. En faisant appel à des troupes étrangères, Faustin Archange fait bégayer l’histoire et emboite le pas à son devancier Patassé qui avait déroulé le tapis rouge aux miliciens du Mouvement de libération du Congo

(MLC),  en 2003 venus lui porter secours. La suite on la connaît, des exactions sur des milliers de Centrafricains qui vaudront un séjour à la Haye et un procès à Jean-Pierre Bemba, inculpé pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Les souvenirs de ce passé douloureux sont toujours vivaces dans la mémoire collective et au lieu de jubiler en apprenant la nouvelle de l’arrivée de ces troupes, les Centrafricains pourraient être animés de craintes légitimes,  car chat échaudé craint l’eau froide.

Les inquiétudes sont d’autant plus fondées quand on sait qu’il est souvent difficile voire impossible à tout chef d’Etat de se débarrasser des troupes étrangères qu’il a lui-même invitées sur son sol. Généralement, après service rendu, les soldats renâclent à regagner leur foyer. L’autre aspect de cette invitation incongrue, demeure l’épineuse question de l’effort de guerre. Face à tous ces questionnements et inquiétudes, il est impérieux que le régime centrafricain fasse preuve de transparence dans la gestion de cette énième tentative de déstabilisation car cela y va de sa survie  et sa crédibilité.

Espérons donc, que Touadera saura tirer leçon de la mésaventure vécue par le peuple centrafricain sous le magistère de Patassé Ange Felix, avec les excès des troupes  de Bemba.

 Davy Richard SEKONE

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