RD Congo – Izun Kakiak à l’ANR : Orwelien, kabiliste et … humaniste ?

RD Congo – Izun Kakiak à l’ANR : Orwelien, kabiliste et … humaniste ?

Tout chef d’Etat, même dans les vieilles démocraties sait que pour asseoir son pouvoir, il lui faut un service de renseignements intérieur et extérieur efficace.

En RD Congo, il n’y a toujours pas gouvernement, les sénateurs sont sur le grill pour avoir pour beaucoup d’entre eux, troqué leur probité contre des espèces sonnantes et trébuchantes, via la perte de leur mandat.

Mais s’il y a un poste que le nouveau président a pourvu avec tact, c’est bien celui de l’Agence nationale de renseignement (ANR) : Exit Kalev Mutond, Bienvenue Izun Kakiak, un jeu de chaises musicales, auquel a procédé Tshisekedi qui fait monter le n°2 de l’ANR, à la place du n°1.

Etant déjà dans la maison, Izun bénéficie d’un préjugé favorable, car ses collègues le connaissent , surtout qu’il y est depuis plus de 30 ans.

Affable, taiseux, il a fait son chemin, palier par palier, de chef de bureau des renseignements jusqu’au toit de la maison, intervenu hier 20 mars 2019. C’est une promotion méritée dirait-on, mais une promesse électorale également que Tshisekedi vient d’honorer : humaniser les services de renseignements d’une RD Congo, lesquels services sont réputés être le lieu par excellence de toutes les violations des droits de l’homme.

Arrestations, embastillements, tortures, bavures, disparitions sont souvent à mettre à l’actif de l’ANR qui est l’œil et l’oreille du pouvoir.

C’est un petit Etat dans l’Etat qui répond souvent directement de la présidence du Congo qu’est l’ANR, et on se souvient du procès dans l’affaire Floribert Chebeya, où l’ANR a été au centre de la procédure, pour extirper les vrais coupables de la justice.

Izun Kakiak peut-il reformater une ANR dont l’ADN même est justement d’être intransigeant avec ceux qui contestent d’une manière ou d’une autre le pouvoir ?

Peut-il apporter un brin de droiture, de respect des droits humains, lui le kabiliste fiéfé ?

Car c’est cela aussi le prix de cet arrangement du 30 décembre Tshisekedi-Kabila. Tout laisse à croire, que le patron de l’UDPS a les coudées franches pour gouverner. Mais comment le pourra-t-il, s’il n’a pas les assemblées provinciales, ni l’hémicycle central, et que les postes-clés reviennent à des hommes de son prédécesseur ?

Déjà, l’ANR, est cornaquée par ce kabiliste bon teint, malgré l’opinion favorable qu’il draine. A qui le tour ? Surtout quelle sera la configuration de l’équipe ministérielle, que recherche désespérément Tshisekedi depuis des semaines.

La Rédaction

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR