RD Congo : Salve présidentielle contre l’armée et la justice

RD Congo : Salve présidentielle contre l’armée et la justice

Quand un président se fâche contre des institutions de la République, cela donne un discours trempé à l’encre de la colère. Ce 19 juin 2021 en Ituri, cette localité de la RD Congo martyrisée par les guéguerres et les rebellions, a été le lieu choisi par le chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi pour remonter les bretelles de son armée et de sa justice.

Armée macrocéphale avec une tête plus grosse que le corps, c’est-à-dire pleine de hauts gradés alors que les hommes de rang sont «insuffisants», soupçonnée d’intelligence avec les bandes armées, car minée par des problèmes de corruption, de pratiques mafieuses, le n°1 congolais a mis le coutelas rougeoyant dans la plaie. La moutarde était montée au nez du président Tshisekedi, à juste titre, vu les ratonnades, l’insécurité permanente dans plusieurs provinces, les FARDC ne sont pas portées au cœur des populations civiles, d’où cette ruade de leur chef suprême.

Et même si cette armée comporte toujours un brin de républicain (à preuve l’envoi de gouverneurs-militaires dans certaines provinces en guerre permanente) elle est en majorité taxée d’icompétence.

Alors, il lui faudra secouer le cocotier, laver les écuries de la soldatesque et expurger certains rebus de l’ère Kabila qui ont pris racine, mais ont atteint leur niveau d’incapacité, dans le métier.

Autre grand corps malade, la justice, qui selon Tshisekedi semble pourrie jusqu’à la moelle. Ici aussi, les pratiques délictuelles sont légions, couvertes par «l’omerta, on tue en silence, on magouille en silence … il faut détricoter tout ça», a martelé le président Tshisekedi en ituri, avec une voix où pointaient la colère et un zeste de menace.

Comment résoudre la problématique de la justice, ce «ventre mou» du Congo pour reprendre les mots du chef de l’Etat ? Ici aussi, il faut des mesures radicales : des juges intègres, la transparence, une justice équitable, la proximité des justiciables avec la justice et des sanctions à l’encontre de fautifs.

Après avoir obtenu, sa majorité de l’Union sacrée (parlement, exécutif) Tshisekedi veut être jugé sur pièces. Il veut gouverner autrement avec l’avènement d’un nouveau Congo, avec des mœurs politiques sociales et économiques vertueuses. Et il a 2 années, avant le cap qui lui tient à cœur, la présidentielle de 2023 pour convaincre.

Ses tournées dans les provinces, ses promesses et actes sont autant de signes de précampagne. Car de président «arrangé» avec son prédécesseur, comme le claironnent ses adversaires, il a décidé d’habiter la fonction depuis quelques mois. Reste à le prouver in concreto, et à préparer un éventuel second mandat, pour valider totalement le premier .

Sam Chris

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