La marche de la colère en République démocratique du Congo a été réprimée avec colère et méthode par les forces de l’ordre congolaises. Les opposants ont été embarqués manu militari tout comme leurs militants et les autres ont été sévèrement dispersés. Comme quoi, il est inconcevable dans l’esprit du grand Sachem kinois que des individus osent lui dire de quitter le pouvoir.
Cela montre désormais le cap qu’a pris le navire que commande Joseph Kabila. Il est décidé à ne plus faire de cadeau à une opposition qui a failli le faire quitter les affaires alors qu’il ne le voulait pas. Sous Félix Tshisekedi père, Kabila fils a sérieusement transpiré. L’aura de l’opposant et sa popularité au sein de ses compatriotes avaient malmené sa volonté de prolonger son mandat. L’accord de la Saint Sylvestre était alors devenu comme un piège en forme de joug qui a pris le président Kabila au cou et l’envoyait inexorablement vers la sortie de piste.
Malheureusement pour les opposants, le Seigneur a rappelé le vieil opposant. Les larmes de crocodile vite essuyées, Kabila s’est évertué à détricoter cette dangereuse convention avant de la brûler jusqu’à son préambule. Désormais, grand conquérant, il règne sur la RD Congo jusqu’en 2019. Il jouit ainsi d’un bail imprévu et totalement gratuit de deux ans. Rien ne semble apparemment et désormais pouvoir lui résister.
Avec la répression qui s’est abattue sur les participants de la marche de la colère, il peut rire sous cape dans son palais, s’imaginant sans doute avoir réussi à mater une opposition qui veut jouer les arêtes dans la gorge de son ambition. Mais pendant combien de temps cette répression continuera-t-elle ? Jusqu’où surtout ira-t-elle si d’aventure, et cela semble l’évidence, l’opposition reste sur sa lancée ?
Ahmed BAMBARA.
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