RDC-CPI :  La rupture sera-t-elle  prononcée aujourd’hui ?

RDC-CPI : La rupture sera-t-elle  prononcée aujourd’hui ?

La RDC n’est pas contente de la CPI, alors là pas du tout, elle l’a fait savoir ce week-end en menaçant de biffer sa signature au bas du Traité de Rome, instituant cette juridiction supranationale. Le casus belli de la CPI qui a provoqué l’ire du pouvoir congolais a été évoqué par le ministère des affaires étrangères en cet exergue : «La propension à instrumentaliser cette juridiction internationale à des fins inavouées risque de saper irrémédiablement sa crédibilité». En français facile et moins juridique, la RDC accuse la Thémis de La Haye d’user du dossier Jean-Pierre Bemba, pour s’immiscer dans les affaires politiques du pays.

Détail de taille : on est à la veille d’une décision cruciale de la CPI concernant le patron du MLC, relativement au chef d’inculpation «subornation de témoins». En effet, aujourd’hui 17 septembre 2018, l’ex-vice-président de la RDC, sera fixé sur la décision de sa peine en appel concernant cette qualification des faits.

On sait que la Commission électorale et la Cour constitutionnelle se sont arc-boutées sur cette «subornation de témoins» pour invalider la candidature de Bemba. En clair, pour ces deux institutions, «corruption» est synonyme de «subornation de témoins». Ce que réfute l’avocat de Bemba, qui pense même que les autorités de la RDC ont extrapolé en anticipant la décision de la CPI, et demande donc à Fatou Bensouda et ses juges d’éclairer définitivement la lanterne des uns et des autres.

La CPI, quant à elle dénonce, une tentative la énième, de faire pression sur la Cour. Quel verdict pour celui qui apparaît en dépit de la kyrielle de candidats le plus sérieux à même de faire pièces aux ambitions du champion du pouvoir, Ramazani Shadary ? On en sera fixé aujourd’hui, mais toujours est-il que cette peine qui a plombé la réception du dossier Bemba, demeure en l’état, et même que le Tribunal de La Haye pense qu’une peine de cinq ans devrait être ajoutée à Bemba car si en 1ère instance il a été acquitté, c’est justement parce qu’il a suborné des témoins.

Au-délà de ces mics-macs pouvoir-Bemba-CPI, on comprend mal la frilosité de la RDC, à vouloir claquer la porte de cette justice à compétence universelle. Est-ce parce que le pays de Kabila estime, vieille rengaine, que la CPI est la justice des Blancs contre les Noirs ? L’affaire de Bemba suffit-elle, à quitter la CPI ? De toute évidence, la CPI dont les procès en iniquité, et impartialité foisonnent depuis des mois, n’a pas fini d’avoir sa crédibilité érodée au fil du temps. Après le Soudan  et le Burundi, des pays dont les présidents ont des choses à se reprocher, voici donc, la RDC sur la même posture. Le ver des départs ce cette juridiction qui a un peu déçu est dans les esprits. il appartient à la CPI de rebondir.

A moins que les Africains ne veuillent juger eux-mêmes leurs prédateurs des droits de l’homme, leurs dictateurs, tyrans et autres seigneurs de guerre.  Par des Chambres africaines, version celle de Dakar, qui a condamné l’ex-boucher de N’Djamena ? 

La Rédaction

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