Dans ce pays à la végétation luxuriante, au fleuve jugulaire, aux 6 fuseaux horaires, de la rumba, de wengé musica et de Fally Ipupa, il est une corporation spéciale dont la voix, au milieu de la tour de Babel des politiciens porte : celle de l’Eglise. Et ce, depuis une certaine conférence nationale en 1990 dirigée par l’emblématique Mgr Laurent Monsengwo.
Le conclave épiscopal des évêques congolais qui s’est tenu du 24 au 28 février dernier a accouché d’une semonce au vitriol adressée au pouvoir congolais. Si les hommes à la robe noire et aux berettes pourpres ont salué la gratuité de l’école, la liberté d’expression et le retour diplomatique de la RDC sur la scène internationale, sous Tshisekedi, ils sont mécontents de la dyarchie au sommet qui parasite le fonctionnement de l’Etat. Indexé, l’attelage FCC-Cash qui régente le Congo depuis l’élection de Félix Tshisekedi, et qui fonctionne tant bien que mal. Avec l’épisode de la menace de dissolution de l’Assemblée nationale par le président Tshisekedi le 20 janvier dernier, et la réponse de l’occupante du perchoir, Jeanine Mabunda, le 22 janvier, on a frôlé le pire …
Si officiellement c’est bien le fils du sphinx de Limeté qui est le président, son devancier Joseph Kabila semble être le marionnettiste de l’ombre. Majoritaire dans la haute et la basse chambre, occupant les postes régaliens au gouvernement, Kabila que ce soit depuis le palais présidentiel qu’il n’a pas quitté ou depuis sa ferme agricole de Kingakati, est le véritable maître de l’Exécutif et du législatif.
Certes Félix Tshisekedi, s’émancipe et essaie d’être le patron, il a des discussions souvent apaisées, quelquefois orageuses avec celui avec qui il a tissé ce deal, mais pour la CENCO, ce compromis politique, dont les alinéas restent secrets, sont les causes de la mal gouvernance, de la prévarication, et du siphonage des deniers publics.
Que le deal reste secret, la CENCO n’en a cure, par contre, ce qui préoccupe les hommes de l’Eglise, c’est que les populations congolaises, qui n’ont déjà que mal-vivre et guerres comme viatique ne voient leurs problèmes se multiplier par une classe politique dont la panse dépasse toujours la pensée.
«Il est inconcevable que ce pays soit pris en otage par un accord qui, du reste est occulte», a martelé l’abbé Donatien Nsholé, secrétaire général de la CENCO.
Se voulant plus précis, la CENCO condamne la boulimie gargantuesque ou mobutuesque c’est selon, de la clique d’acteurs politiques, qui se remplissent les poches, des ripoux, qui hissés au sommet de l’Etat sont obnubilés par leurs compte en banques, leurs villas et autres prestiges. Alors que par exemple, l’architecture institutionnelle reste inachevée, avec la non-tenue des élections locales…
Une CENCO qui est dans son rôle, car elle a été à la pointe de la lutte pour la tenue des élections avec l’Accord de la Saint-Sylvestre, des prélats qui ont accepté ‘’avalé leur bénitier’’ avec le deal politique et qui ont fermé les yeux, sur les résultats de la présidentielle, mais qui ne sont pas prêts à laisser les mœurs politiques incestueuses et nuisibles pour la RDC, se perpétuer davantage. Leurs brebis en souffrent trop.
Ce sermon sera-t-il entendu ? Quelle posture adopter dans un pays ou 2 camps politiques dirigent, sans pour autant qu’on parle de gouvernement d’union nationale ? Qui pour arrêter ces gros voleurs protégés par l’immunité et tapis sous les lambris de la République ? La CENCO est une vigie, mais qui pour corriger le tir ?
La REDACTION
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